Ghana : au moins sept morts dans des fusillades entre militaires et mineurs


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Des soldats ghanéens
Des soldats ghanéens

Au moins sept personnes ont été tuées lors d’un affrontement avec des soldats en service dans une mine dans la région centrale d’Ashanti, au Ghana.

Les forces armées du Ghana ont déclaré qu’une soixantaine de mineurs illégaux, armés entre autres de « bombes », ont forcé l’entrée dans la mine et ont tiré sur les soldats lorsqu’ils ont été interceptés. Cela a conduit les soldats « à riposter en état de légitime défense », entraînant des morts et des blessés, selon le communiqué de l’armée.

Un représentant des mineurs a nié qu’ils étaient armés. Suite à l’annonce de ces décès, des manifestations ont eu lieu dans la ville d’Obuasi, où plusieurs bus ont été incendiés. Des habitants en colère ont envahi les terrains de la société après les meurtres. Ils ont incendié au moins trois véhicules et autres équipements appartenant à la société AngloGold Ashanti, qui exploite la mine.

Prendre en charge les frais médicaux des blessés

Le Président John Mahama a ordonné l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. Non sans affirmer que toute personne soupçonnée d’avoir agi illégalement serait traduite en justice. Le gouvernement a demandé à AngloGold Ashanti de prendre en charge les frais médicaux des blessés ainsi que les frais d’inhumation, tout en exigeant aux agences de sécurité assurent la paix dans la région.

Selon l’entreprise, la situation s’était calmée depuis. Elle a assuré qu’elle travaillait en étroite collaboration avec les autorités. Non sans souligner que sa principale préoccupation était « la sécurité et la santé de nos employés et de ceux de notre communauté » qui ont été touchés par l’incident.

Des mineurs illégaux avec des fusils de chasse ?

Le président local de l’Association nationale des petits mineurs du Ghana, Kofi Adams, a, pour sa part, affirmé que ces violences étaient « sans précédent ». Kofi Adams a déclaré que neuf personnes étaient mortes et 14 ont été grièvement blessées. Il a ajouté qu’il était « difficile de comprendre pourquoi cela s’est produit ».

Dans le passé, a-t-il éclairé, des coups de semonce étaient tirés pour repousser les intrus. Il a également contesté l’affirmation de l’armée selon laquelle la population était armée. Le communiqué de l’armée précise que « les mineurs illégaux portaient des fusils de chasse, des armes à feu, des bombes et d’autres armes de fabrication locale ». L’état-major a ajouté qu’il avait le devoir de se défendre, de protéger les civils innocents et leurs biens, y compris en recourant à la force meurtrière.

Tensions avec les riverains

Il y a eu des tensions entre AngloGold Ashanti et les résidents qui l’accusent d’exploiter les ressources minières sans faire grand-chose pour développer la région ou créer des emplois. Certaines associations locales de petites exploitations minières ont réclamé certaines des concessions accordées à l’entreprise. Plusieurs écoles construites et gérées par l’entreprise dans la région ont annoncé une fermeture de deux jours à la suite des émeutes.

Dans le passé, il y a eu plusieurs conflits entre les agents de sécurité et les communautés, mais la situation a été aggravée par les problèmes économiques actuels du pays. Le Ghana connaît la pire crise économique depuis une génération, avec une dette publique, une inflation et un chômage élevés. En pleine crise économique, il a été relevé une augmentation de l’exploitation minière à petite échelle, notamment sur des sites non réglementés accusés d’avoir un impact dévastateur sur l’environnement.

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