À cinq jours des élections présidentielles, le FMI annonce un décaissement de 360 millions de dollars pour le Ghana, portant à 1,9 milliard de dollars le total versé dans le cadre du programme de prêt de 3 milliards de dollars. Ce soutien arrive alors que la gestion économique du pays est au cœur des préoccupations des électeurs.
À quelques jours des élections générales prévues le 7 décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouveau décaissement de 360 millions de dollars au Ghana. Ce versement s’inscrit dans le cadre d’un programme de prêt de trois milliards de dollars accordé en 2023. L’annonce arrive à un moment critique, alors que la gestion économique du pays demeure au cœur des préoccupations des électeurs.
Un soutien financier significatif en pleine crise économique
Depuis mai 2023, le Ghana bénéficie d’un prêt de 3 milliards de dollars octroyé par le FMI pour une durée de 36 mois, visant à rétablir la stabilité macroéconomique après une crise financière majeure. Ce nouveau décaissement porte à 1,9 milliard de dollars le total versé jusqu’à présent.
Selon le FMI, les réformes mises en œuvre par le gouvernement ont porté leurs fruits, avec une notable des positions budgétaires et extérieures. La croissance économique reprend, et l’inflation, bien qu’encore élevée, a chuté de son sommet de 54,1 % en 2022 à 23,2 % en fin d’année 2023.
Un enjeu électoral déterminant
Ce versement intervient dans un contexte politique tendu, marqué par une élection présidentielle qui s’annonce particulièrement disputée. Mahamudu Bawumia, vice-président et candidat du Nouveau Parti Patriotique (NPP, au pouvoir), affronte John Mahama, leader du National Democratic Congress (NDC, principal parti d’opposition).
Le deuxième mandat de Nana Akufo-Addo, président sortant, a été marqué par une crise économique sans précédent, obligeant le pays à renégocier sa dette extérieure. Cette situation a fortement impacté les ménages ghanéens, notamment les petits épargnants, dont les investissements ont été lourdement affectés.
Des réserves et des critiques persistantes
Malgré les progrès salués par le FMI, celui-ci reste prudent. L’institution insiste sur l’importance d’une mise en œuvre résolue du programme, avant et après les élections, pour garantir la viabilité de la dette et une stabilité économique durable.
Cette situation économique demeure un sujet sensible pour le gouvernement en place. Selon un sondage d’Afrobaromètre, 80 % des Ghanéens estiment que le gouvernement a échoué dans sa gestion de l’économie.
Le Ghana, entre stabilité politique et défis économiques
Malgré ses difficultés, le Ghana reste un modèle de stabilité politique en Afrique de l’Ouest. Producteur d’or, de cacao et de pétrole, le pays a autrefois attiré de nombreux investisseurs. Cependant, la crise de 2022 a mis en lumière la vulnérabilité de son économie face aux chocs externes.
Alors que les électeurs se préparent à se rendre aux urnes, cette aide du FMI constitue une lueur d’espoir pour le pays. Mais elle soulève aussi des questions sur la capacité des dirigeants à transformer ce soutien en une reprise économique durable et inclusive.