Le Conseil de la magistrature au Ghana a suspendu 22 juges et magistrats, à partir de ce jeudi, pour de graves affaires de corruption, révélées par des enregistrements du journaliste d’investigation Anas Aremeyaw Ana.
Anas Aremeyaw Ana qui se décrit comme un « journaliste infiltré » et un « détective privé » mais qui est aussi avocat, a déclaré qu’un journalisme percutant était nécessaire pour la bonne santé de la société ghanéenne. Il a pu enregistrer près de 500 heures de vidéo au cours desquelles des pratiques de corruption impliquant près de 180 fonctionnaires judiciaires ont pu être mises en lumière. La bande audio a été remise, il y a trois semaines, à la présidente de la Cour Suprême, Georgina Theodora Wood. Le Conseil de la magistrature a décidé de suspendre 22 juges et magistrats suite à ces révélations, à partir de ce jeudi.
"Journalism is about results. It's about affecting your community or your society in the most progressive way" pic.twitter.com/5BDrNiwsg1
— Anas Aremeyaw Anas (@anasglobal) 1 Septembre 2015
Anas Aremeyaw Ana a réussi à piéger les juges en se faisant passer pour un avocat ou un justiciable et en leur offrant des pots de vin pour obtenir une libération. Les 34 juges impliqués dans le scandale vont tous être entendus par le Conseil de la magistrature, ce jeudi. L’institution a indiqué que d’autres investigations allaient être lancées sur des personnels judiciaires qui auraient pu collaborer à ces graves accusations.
Deux pétitions adressées au Président Mahama
Anas Aremeyaw Ana avait lancé deux pétitions à l’encontre des juges et magistrats impliqués adressées, le 31 décembre dernier, au président de la République du Ghana, John Dramani Mahama, à travers la présidente de la Cour suprême, Georgina Wood, pour lui demander de destituer les personnes impliquées conformément à l’article 146 de la Constitution, rapporte Ghana Business News.
Le Conseil de la magistrature avait constitué un comité disciplinaire de cinq membres qui a procédé à la destitution des 22 juges. Les révélations du journaliste ont renforcé la décision du Conseil à lutter contre la corruption, a-t-il déclaré. Ce fléau particulièrement prégnant dans le système judiciaire du Ghana est critiqué par les habitants du pays depuis des années.