Le réalisateur Gérard Théobald présente actuellement au Festival Fémi, en Guadeloupe, son dernier documentaire, « Illégitime caution », qui faisait partie, la semaine dernière, de la sélection officielle du FIPA 2008 (Festival international de programmes audiovisuels ). Dans ce film, il pose un regard critique sur l’échec retentissant de la gauche aux élections présidentielles de 2002 en France et développe une réflexion citoyenne sur le premier quinquennat de la V° République.
A 42 ans, le réalisateur Gérard Théobald a une quinzaine de films à son actif. Son exercice favori : le documentaire. Une discipline dont il a appris les bases au Conservatoire libre du Cinéma Français. Un moyen de poser un regard curieux et critique sur le monde et ses fêlures. Dans son dernier film, Illégitime caution (90 min.), présenté au Festival international cinéma et femme (Fémi) qui se tient en Guadeloupe jusqu’au 2 février, il explore les revendications de gauche lors de l’avant dernière présidentielle française. « En 2002, ce fut la première fois que l’extrême-droite arrivait à ce degré d’une élection nationale[[Le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, a accédé au second tour et a été battu par le candidat de la droite classique, le président sortant Jacques Chirac (UMP)]] et uninominale dans toute l’histoire de la République, j’y ai vu la faillite de la Gauche et des idées du progrès », nous a expliqué le réalisateur. Une analyse qui l’a poussé à travailler sur ce sujet : « En ce sens, il était nécessaire de voir comment cette Gauche allait entreprendre de se défendre et de politiquement se reconstruire. Aussi, il peut s’agir du premier regard sur le premier quinquennat. »
En 2008, pour la deuxième année consécutive, un film de Gérard Théobald a été retenu dans la sélection officielle du prestigieux Festival international de programmes audiovisuels (FIPA), qui s’est déroulé du 22 au 27 janvier à Biarritz, en France. Une distinction qui a fait la fierté du réalisateur, qui nous a confié qu’elle représentait, pour lui, « la reconnaissance du travail, de la maîtrise de [son] expression par [ses] pairs ». Une reconnaissance d’autant plus estimable que « les jugements des réalisateurs entre eux sont durs et parfois humiliants. »
Gérard Théobald, passionné par le débat politique français et les soubresauts du monde, n’en oublie pas moins ses origines caribéennes. Elles ont influencé le choix de plusieurs de ses films, tels que Retour aux racines (2004), La dame des Caraïbes (2005) ou encore Neg lévé : une expression du mois de Mai (2006), et l’aident à développer un regard singulier qu’il est heureux de voir distingué aujourd’hui : « au travers de ces travaux, au travers de ma personne, nous avons démontré que l’expression d’une personne de culture de la résistance, de l’esclavage, de la colonisation peut être portée au plus haut et peut-être reconnue et appréciée lorsque nous savons exprimer nos maux en solidarité avec l’autre. Et, je suis très fier de cela. »
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