Gérald Moussa Darmanin, fier de ses racines algériennes, quitte le ministère de l’Intérieur la tête haute


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Gerald Moussa Darmanin
Gerald Moussa Darmanin

Lors de la cérémonie de passation de pouvoir au ministère de l’INtérieur avec Bruno Retailleau, Gérald Darmanin a livré un discours émouvant en revenant sur ses origines familiales et son parcours au mérite. Alors qu’il s’apprête à quitter le ministère de l’Intérieur, l’ex-ministre a rendu hommage à la République, « belle », selon ses propres mots, pour avoir permis à « un double petit-fils d’immigrés, fils de femme de ménage » d’accéder aux plus hautes fonctions. Son successeur, Bruno Retailleau, a quant à lui affiché une volonté de fermeté en matière d’immigration et d’ordre public.

Lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son successeur Bruno Retailleau, Gérald Darmanin a marqué les esprits en révélant un aspect personnel souvent passé sous silence. « Je m’appelle Gérald Moussa Jean Darmanin« , a-t-il déclaré, avant de partager une anecdote sur ses origines. Son père, à sa naissance, avait voulu l’appeler « Moussa Darmanin » en hommage à son grand-père, tirailleur algérien qui a servi la France. En réfléchissant à son parcours politique, Darmanin a fait preuve d’une lucidité frappante : « Il est assez évident que si je m’étais appelé Moussa Darmanin, je n’aurais pas été élu maire et député, je n’aurais sans doute pas été ministre de l’Intérieur. »

Dommage cependant que cette lucidité et cette déclaration arrive le jour de son départ du ministère, et pas lors de son arrivée. Mais il faut espérer que le désormais député français saura porter ce message aussi à l’Assemblée.

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Le désormais ex-ministre a également tenu à rappeler son attachement profond à la République française, évoquant son parcours au mérite, lui, « double petit-fils d’immigrés, fils de femme de ménage« . Dans un moment d’émotion, il a ajouté : « La République est belle« , soulignant ainsi que, malgré les obstacles, il a pu gravir les échelons et accéder à des responsabilités majeures grâce aux valeurs républicaines d’égalité des chances. Son hommage à ses origines et à son parcours souligne les défis, mais aussi la beauté d’une République qui permet à chacun de s’élever, peu importe d’où il vient.

Un changement de style, et sans doute de politique

Mais alors que Darmanin s’éclipse du ministère, son successeur, Bruno Retailleau, a d’emblée imposé son style. Ancien candidat à la présidence des Républicains et figure de la droite conservatrice, Retailleau a tenu un discours offensif, annonçant ses priorités pour le ministère. « Je crois à l’ordre, l’ordre comme condition de la liberté, de l’égalité, de la fraternité« , a-t-il affirmé avec force, avant d’ajouter : « Nous ne devons rien laisser passer« , en référence aux violences qui frappent le pays.

Retailleau a souvent exprimé sa volonté de durcir la récente loi sur l’immigration, indiquant qu’il souhaite rétablir la préférence nationale, un projet qui risque de provoquer des débats vifs dans les mois à venir et que beaucoup voient comme la pomme de discorde de ce nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron. Ce positionnement marque un retour vers des mesures plus rigides en matière d’immigration et de sécurité, propre à satisfaire le Rassemblement National de Marine Le Pen.

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