Le 7 avril sera désormais pour la France, comme pour le Rwanda, un jour de commémoration du génocide tutsi. Telle est la décision d’Emmanuel Macron, président de la République française, qui multiplie, ces derniers mois, les gestes de réconciliation vis-à-vis de Kigali.
Cette décision symbolique, mais importante, s’est accompagnée d’une décision plus pratique : l’ouverture des archives françaises, en particulier militaires, et la constitution d’une commission d’historiens en charge de faire toute la lumière sur la manière dont se sont déroulés les événements tragiques des mois d’avril, mai, juin et juillet 1994. Causes, conséquences, responsabilités éventuelles : le travail des historiens est nécessaire pour sortir de l’affrontement des mémoires comme de l’hypocrisie protectrice.
Ce 7 avril 2019 a d’ailleurs donné lieu, à Paris même, à une importante commémoration du génocide, 25 ans après son déclenchement. Y assistaient en particulier, en présence de l’Ambassadeur du Rwanda en France, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, et au nom du gouvernement français, Bruno Le Maire, ministre français des l’Economie et des Finances, tandis que le Sénat était représenté par son vice-président, David Assouline.
La commémoration fut particulièrement émouvante, notamment grâce au témoignage d’un rescapé direct du génocide, dont la prise de parole, calme, sincère, profonde, permit à tous les participants de mesurer l’horreur des crimes perpétrés il y a 25 ans. Intense et vibrante, la voie de Barbara Hendricks, Ambassadrice à vie des Nations Unies pour les Réfugiés, vint prêter ses accents uniques à tous les disparus du génocide. Barbara Hendricks a fondé, en 1998, la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation, qui vise à pérenniser sa lutte pour la prévention des conflits dans le monde, et pour faciliter la réconciliation et renforcer une paix durable dans les endroits où des conflits se sont déroulés.
Au delà d’un dépôt de gerbes devant la plaque consacrée au génocide rwandais, au Parc de Choisy, ce rassemblement dépassait donc la communauté tutsi parisienne pour démontrer la profonde fraternité du peuple français avec les victimes de ce qui restera comme le dernier génocide du XXème siècle.
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