Pascal Simbikangwa a été condamné à 25 ans de prison, ce vendredi dans la soirée, par la Cour d’assises de Paris. Au terme de 12 heures de délibéré des six jurés et des trois magistrats, il a été reconnu coupable de complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de génocide. C’est la première fois qu’un procès pour génocide se déroule en France. La défense va faire appel de cette décision.
Il aura fallu six semaines de procès, une quarantaine de témoins interrogés, des dizaines d’experts, pour finalement condamner Pascal Simbikangwa. La Cour d’assises de Paris a rendu sa décision aux alentours de 22 heures, heure française, ce vendredi. La cour et les jurés ont rendu leur décision à la majorité absolue. Ils n’ont donc pas suivi la réquisition du parquet qui demandait la réclusion criminelle à perpétuité pour ce Rwandais de 54 ans, paraplégique, condamné à 25 ans de prison.
La Cour a donc estimé que Pascal Simbikangwa a fait partie d’un réseau extrémiste, au sein duquel il a participé à l’élaboration et au développement d’un plan concerté, avec les dignitaires du régime, visant à l’éradication de la communauté ethnique tutsi. Selon les jurés et la Cour, cet ex-capitaine de la garde présidentielle, avant le génocide, a distribué des armes aux miliciens, donné des ordres sur les barrières de Kigali, capitale du Rwanda, pour éliminer les Tutsi. Il a pleinement participé aux exécutions sommaires.
Pour les parties civiles et le parquet, c’est une première victoire historique, alors qu’une dizaine d’autres procès de Rwandais poursuivis pour génocide est annoncée en France, pays accusé, notamment par Kigali, d’abriter et de protéger des génocidaires hutu. La défense va, de son côté, faire appel de cette décision. Les deux avocats de la défense avaient demandé l’acquittement de leur client au cours de leur plaidoirie et dénoncé un « procès politique », à quelques semaines des commémorations des 20 ans du déclenchement du génocide, le 7 avril 1994.
