Philippe Manier Hategekimana, ancien gendarme du Rwanda naturalisé français, est jugé, à partir de ce mercredi 10 mai, par la Cour d’Assises de Paris. Il est accusé de génocide et crimes contre l’humanité, lors des massacres de 1994.
Près de 30 ans après les faits, la justice poursuit son travail. Un nouveau procès concernant le Génocide au Rwanda s’ouvre, aujourd’hui, à Paris. Philippe Manier Hategekima est accusé d’avoir participé, en donnant des ordres, à trois massacres. Ils ont eu lieu à Nyabubare, à Nyamure et à l’Isar Songa, l’Institut des sciences agronomes du Rwanda, où des dizaines de milliers de victimes ont été recensées.
Philippe Hategekimana, ancien gendarme rwandais, a été naturalisé français en 2005. Il a alors pris le nom de Manier. Il comparaît, aujourd’hui, devant la Cour d’Assises de Paris. Le procès est prévu pour durer jusqu’à la fin du mois de juin. Les faits reprochés sont « génocide, complicité de génocide, crimes contre l’humanité, complicité de crimes contre l’humanité et participation à une entente en vue de la préparation des crimes de génocide et autres crimes contre l’humanité ».
Un long travail de la justice pour retrouver Philippe Hategekimana
Pour mémoire, les traces de Philippe Hategekimana, alias Biguma, ont été retrouvée, le 1er juin 2015, par le Collectif des Parties Civiles du Rwanda. Le CPCR a obtenu des informations sur la présence dans la région de Rennes (Bretagne, Ouest de la France) de cet ancien adjudant-chef de la brigade de gendarmerie de Nyanza (province du Sud du Rwanda). Une plainte a alors été déposée. Une information judiciaire est ouverte en France, dès septembre 2015.
Philippe Hategekimana a vécu en Afrique Centrale après le génocide. Il est arrivé en France en 1999 où il a obtenu le statut de réfugié sous le nom de Hakizimana. Il conteste les accusations. Pourtant, il a essayé de se réfugier au Cameroun, en 2017. Il y a été arrêté en mars 2018, suite à un mandat d’arrêt international émis par les autorités du Rwanda.
Le génocide au Rwanda a fait plus de 800.000 morts en 1994.