Le corps judiciaire a organisé ce vendredi 22 novembre 2013 une grande marche de protestation dans la capitale Bangui. Cette marche pacifique est une expression de ras-le-bol du corps judiciaire suite à l’assassinant par une bande de l’ex-séléka, du Magistrat Modeste Martineau Bria, le 18 novembre dernier au Sica.
(De notre correspondant à Bangui)
« Non au génocide programmé des Centrafricains », pouvait-on lire sur l’unique et grande banderole que tenaient les magistrats lors de la marche pacifique de protestation du 22 novembre dernier. D’aucuns hésitent encore de prononcer ce mot fort de « génocide » dans la tragédie que traverse le peuple centrafricain depuis le 24 mars 2013, même si quelques voix, notamment celles de l’Archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et de l’ONU font ostensiblement état du génocide centrafricain.
Cette fois, ce sont les hommes de la loi qui l’affirment. Evidemment, c’est le génocide en Centrafrique, puisque les paisibles citoyens tant militaires que civils ont été froidement abattus, et ce parfois en public. Les nombreuses réactions des religieux et de la société civile, à travers les condamnations, les déclarations, les plaidoyers pour le retour à un Etat normal sont autant formes de gémissement du peuple sous le joug de l’escadron blindé de la mort de l’ex-séléka qui continue de régner en maître dans le pays, défie les forces de l’ordre y compris la force multinationale de la FOMAC déployée au chevet des Centrafricains.
Le ras-le-bol des magistrats
L’assassinat du magistrat Modeste Martineau Bria par des hommes de l’ex coalition séléka, le 18 novembre dernier au Sica, aura été l’élément déclencheur du rouleau compresseur du corps judiciaire. Ils étaient des centaines, tous en toge, les magistrats, greffiers, avocats… bref tout le corps judiciaire confondu à marcher pacifiquement à travers la ville de Bangui, pour manifester leur mécontentement par rapport à la recrudescence des tueries dans le pays, plus particulièrement suite à l’assassinat d’un des leurs, le magistrat Modeste Martineau Bria. Une gerbe de fleurs a été déposée sur la lieu de l’assassinat du magistrat, suivi de l’Hymne nationale chantée par la foule déjà en effervescente.
Puis derrière une grande banderole imprimée « Non au génocide des Centrafricains », ils ont marché depuis le lieu de l’assassinat, au niveau du croisement Sica-Castor, empruntant l’avenue Conjugo, puis …, avec comme point de chute, le Palais de justice.
Faut-il souligner que cette marche initiée par le corps judiciaire a été rehaussé par les populations environnantes et même les passants qui y ont part spontanément. Ce sont d’ailleurs ceux-là qui ont véritablement manifesté leur ras-le-bol.