La prison à vie a été re quise lundi devant la chambre d’Appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) contre l’abbé Athanase Seromba qui avait été condamné en première instance à 15 ans de prison. Il avait été reconnu coupable de génocide et d’extermination.
Vicaire de la paroisse de Nyange (nord–ouest du Rwanda) pendant le génocide de 1994, Seromba avait été condamné pour son rôle dans le massacre de près de 1.500 personnes qui s’étaient réfugiées dans son église en avril 1994.
Alfred Orono Orono, représentant du procureur, a plaidé que la peine n’était pas proportionnelle à la gravité des crimes. Il a reproché aux juges de première instance d’avoir accordé trop de poids aux circonstances atténuantes et d’avoir mal apprécié les faits dont le prêtre a été reconnu coupable.
Selon le jugement en première instance, Seromba a accepté la décision des autorités administratives locales de détruire, le 16 avril 1994, son église dont l’effondrement a tué au moins 1.500 tutsis qui y avaient cherché refuge. L’édifice religieux a été détruit à l’aide d’un bulldozer.
Pour sa part, le conseil de la défense, Patrice Monthé, a plaidé l’acquittement, expliquant que l’homme d’église avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour s’apposer au massacre.
L’avocat camerounais a souligné que même le général canadien Roméo Dallaire, « à la tête d’une force des Nations unies », n’avait pu rien faire pour arrêter le génocide.
S’adressant à ses juges à la fin de l’audience, l’abbé Seromba s’est dit « choqué et écoeuré » par le massacre de Nyange et clamé son innocence. « Je pardonne à ceux qui m’accusent », a–t-il déclaré, souhaitant que « la volonté de Dieu soit faite ». La date de l’arrêt sera annoncée ultérieurement.