Devant le refus des partis d’opposition de participer à l’organisation des législatives selon les modalités prévues par le Parlement, le gouvernement togolais reporte les élections sine die. Une décision qui place les adversaires politiques du général Eyadema dans l’impasse.
C’est un véritable bras de fer qui s’engage entre le président Gnassingbé Eyadema et les cinq partis d’opposition togolais. Ceux-ci refusent de prendre part à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) chargée de mettre en place les élections. Réponse du gouvernement : les législatives, prévues pour le 10 mars, sont repoussées sine die. Malgré cette décision, les adversaires politiques du général-président ne désarment pas, suspendant leur participation au processus électoral et à la révision du fonctionnement de la Ceni.
» Nous demandons des gardes-fous, car nous avons des inquiétudes quant à ces élections. Pour résumer, on veut s’assurer que ces élections soient démocratiques et transparentes, sans quoi nous n’y participerons pas « , poursuit Henri Gbone, vice-président du Comité d’action pour le renouveau (Car). Les autres partis, la Convergence patriotique panafricaine (CPP), l’Union des forces de changement (UFC), la convention démocratique des peuples africains (CDPA) et le Parti pour la démocratie et le renouveau (CDPA), se rangent encore à cet avis.
Un bras de fer inégal
Pourtant, cette paralysie politique place l’opposition togolaise dans une position intenable. Sans élections, pas de changement. Et le parlement, monocolore, reste aux mains du pouvoir. Paradoxe suprême, pour tenter de sortir de l’impasse, les cinq partis interpellent le président dans une lettre datée du 1er mars, le désignant comme leur » interlocuteur approprié « . Celui par qui, précisément, les élections sont sans cesse reportées demeure, si ce n’est le plus » approprié « , du moins le seul interlocuteur.
Les leaders de l’opposition sont d’autant plus contraints au compromis que leur intransigeance commence déjà à se retourner contre eux. Le pouvoir, soutenu par la presse, les accuse de mettre à mal le processus démocratique. Un communiqué émanant de la présidence regrettait » cette situation de blocage et ce, malgré les efforts déployés par le chef de l’Etat « . Si aucune des parties en présence ne venait à céder, le Togo pourrait être politiquement paralysé jusqu’en 2003, année de la prochaine élection présidentielle.
Voir aussi :
Le Togo maintient son code électoral .
Olympio, champion de l’opposition.
Le Togo dans l’impasse politique.