Rencontre-surprise, dimanche 18 et lundi 19 mars, entre l’actuel président ivoirien, Laurent Gbagbo, et son principal adversaire, Alassane Ouattara. La réconciliation et l’apaisement sont les maîtres-mots d’un dialogue amorcé sous l’oeil bienveillant du président togolais.
Ils ne s’étaient pas rencontrés depuis près de cinq mois. Depuis l’élection de Laurent Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire, en octobre dernier. Dimanche 18 mars, l’actuel président ivoirien et Alassane Ouattara, le leader du rassemblement des Républicains (RDR), se sont retrouvés à huis-clos dans la capitale togolaise.
Quatre heures durant, les deux hommes se sont enfermés au domicile du président Eyadéma. Ils ont dîné ensemble et sont repartis dans la même voiture, ont noté des observateurs locaux. Ils ont réitéré l’exercice ce lundi matin, en passant une heure en présence du président togolais. Le communiqué final, paru à Lomé en fin de matinée, fait état d’une » réconciliation » entre les deux hommes.
Si aucune information n’a filtré sur la teneur de leurs discussions, on peut penser qu’Alassane Ouattara a évoqué ses deux principales revendications : la libération des » prisonniers politiques » (les dirigeants du RDR à présent en prison) et la reconnaissance de ses droits civiques (dont son éligibilité).
Réconciliation et apaisement
Le président ivoirien a déclaré dans le communiqué que sa rencontre avec Alassane Ouattara » témoigne » de sa » volonté de réconciliation et d’apaisement de la vie politique ivoirienne « . Quant au chef du RDR, il dit » adhérer à la politique de réconciliation prônée par le président » et réitère sa » disponibilité à oeuvrer pour cette réconciliation « .
Cette rencontre au sommet avait été soigneusement préparée. C’est Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, qui arrache aux deux hommes leur accord. Eyadéma est choisi comme médiateur, en sa qualité de président en exercice de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA). Lomé s’impose comme un parfait terrain neutre.
Cette rencontre intervient une semaine avant les élections municipales, prévues pour le 25 mars prochain. Un symbole politique qui marque le retour du RDR dans le jeu politique ivoirien. Une possible répercussion économique, alors que les bailleurs de fonds, notamment l’Union européenne, attendent une normalisation de la vie politique ivoirienne, avant d’aider à nouveau le pays.