A deux jours des élections présidentielles ivoiriennes, Laurent Gbagbo, candidat du FPI, est le principal adversaire en course face au général Robert Gueï. Portrait d’un opposant en campagne.
Samedi soir : spécial élections
Le portrait de Laurent Gbagbo est tout d’abord celui d’un érudit. Né en 1945 à Gagnoa, il poursuit des études d’histoire, entre la Côte d’Ivoire et la France, et devient professeur en 1970. Dès son plus jeune âge il prend parti et s’intéresse à la politique de son pays.
En 1982, il crée le Front Populaire Ivoirien (FPI), d’inspiration sociale démocrate, avant de s’exiler en France où il obtient le droit d’asile en 1985. Trois ans plus tard, il revient dans son pays et est élu Secrétaire Général de son parti. Il poursuit sa carrière politique au sein du FPI et en prend la direction en 1996.
Un autre trait caractéristique de ce personnage est qu’il est le parangon de l’opposant. Déjà en 1990, il était le seul à affronter Félix Houphouët-Boigny, lors de la première élection présidentielle pluraliste. Aujourd’hui, il est le seul candidat de poids encore en course face à Gueï, puisque la Cour suprême a invalidé le candidat du Rassemblement des Républicains (RDR) Alassane Ouattara.
Rumeur d’un » pacte Gueï, Gbagbo «
Des rumeurs, alimentées par le RDR et le PDCI, annonçaient un » pacte » entre Gueï et Gbagbo, mais depuis quelques jours le FPI a lancé une offensive contre le pouvoir militaire. Laurent Gbagbo dénonce des tentatives de fraude et avertit le général que » même si certains veulent bourrer les urnes, le FPI va gagner « .
Cette détermination du président du FPI a relancé l’intérêt d’une élection dont le résultat semblait joué d’avance. Le FPI compte bien surveiller les votes, et, pour ce faire, il enverra dimanche des scrutateurs dans chaque bureau de vote. De plus, le parti a déjà indiqué à la Commission électorale nationale (CNE) qu’il effectuerait son propre décompte des voix.