Gbagbo jugé à la CPI : « une étape sur le chemin de la vérité »


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Les avocats de l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo déclarent avoir pris « acte », mercredi, de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de juger leur client. Ce procès permettra de démontrer l’innocence de l’accusé et de lancer un débat sur les raisons réelles de la crise en Côte d’Ivoire, selon la défense.

Maîtres Emmanuel Altit et Agathe Bahi Baroan ont indiqué avoir pris « acte » de l’ouverture prochaine du procès de l’ex-Président Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI), dans un communiqué publié mercredi. Il permettra de révéler au grand jour la vérité sur l’innocence de leur client ainsi que sur les vrais responsables de la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis près de 10 ans, selon la défense.

Les « réelles raisons de la crise »

Sur les trois juges de la chambre préliminaire de la CPI s’exprimant sur le renvoi ou non de Gbagbo en procès, les avocats de l’accusé ont appris avec « intérêt » l’opinion dissidente du troisième de ces juges qui « considère que le Procureur n’a pas présenté d’éléments suffisamment probants pour qu’un procès ait lieu dans ces conditions », rapporte APA.

«La Défense considère que la décision des juges est une étape sur le chemin menant à la vérité. La vérité, c’est ce que demande le Président Gbagbo, pour l’Histoire et pour la Côte d’Ivoire. Pouvoir regarder la vérité en face est la première condition de la réconciliation nationale », indique le communiqué. Ce procès sera l’occasion aussi, selon la défense, d’ouvrir un débat sur les « réelles raisons de la crise que connaît la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002 ». Ceux qui sont responsables de cette crise seront jugés, annoncent les avocats Emmanuel Altit et Agathe Bahi Baroan.

« Son innocence sera reconnue »

La défense affiche sa confiance quant à l’issue du jugement. Le Président Gbagbo a tout « à gagner à un procès à l’issue duquel son innocence sera reconnue ». Elle incite le Procureur de la CPI à « mettre en accusation, dans les plus brefs délais, ceux qui, en Côte d’Ivoire, sont parmi les nouveaux dirigeants, suspectés de s’être rendus coupables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crime de génocide ». La justice des vainqueurs constitue un des plus sérieux obstacles à la réconciliation en Côte d’Ivoire selon l’opposition politique du Front populaire ivoirien (FPI), parti créé par Laurent Gbagbo.

« La lutte contre l’impunité est une nécessité. Il n’y a pas de réconciliation sans justice. Il n’y a pas de démocratie sans justice. La justice demande du courage, le courage d’examiner le passé sans faux-fuyant. Ce n’est qu’à ce prix que le pays sera à nouveau uni », ont conclu les deux avocats de la défense.

Laurent Gbagbo est poursuivi pour sa responsabilité dans la crise post-électorale de 2010-2011 ayant entraîné des milliers de morts.

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