« Il est temps que tout soit mis en oeuvre pour faire la paix et aller aux élections », a indiqué vendredi soir le président ivoirien, Laurent Gbagbo, dans une déclaration radiotélévisée.
Le Chef de l’Etat ivoirien avait promis, après la signature de l’accord de paix entre la présidence et les Forces Nouvelles, dimanche dernier au Burkina Faso, de s’adresser à la nation.
« Je veillerai à l’application de l’accord que nous avons signé et je compte sur chacun de vous pour que rien ne vienne compromettre nos efforts », a-t-il déclarant, ajoutant : « Il est temps qu’on aille à l’essentiel, aux élections ».
Pour le président ivoirien, l’accord de Ouagadougou est le dernier acte qui puisse faire aboutir le processus, dans la mesure où il a été signé en Afrique de surcroît en terre Burkinabé.
« Tout le monde se rend compte que malgré les efforts de la Communauté internationale, la crise ivoirienne persistait. Cela renforce notre conviction que les conflits en Afrique peuvent trouver des solutions grâce aux initiatives des Africains eux-mêmes », a fait remarquer Laurent Gbagbo.
Donnant les raisons qui l’ont motivé à proposer le dialogue direct avec les Forces Nouvelles (ex-rebellion), Gbagbo a indiqué que c’était « la seule voie possible pour aboutir à une sortie de crise véritable et l’Accord de Ouagadougou vient le confirmer ».
« Ce dialogue ne fait appel à aucun intermédiaire, il a plutôt fait intervenir un facilitateur et non un médiateur », a souligné Gbagbo ajoutant que « le Dialogue direct vient traduire concrètement une volonté du peuple ivoirien qui l’avait exprimée lors des journées de consultations » qu’il a entreprises avec les couches socio- rofessionnelles et les régions du pays, du 07 novembre au 17 décembre derniers.
L’option du dialogue direct s’explique aussi, selon le président Gbagbo, par le fait que le conflit ivoirien se situe au 70ème rang sur l’échelle de gravité des crises que la Communauté internationale doit régler.
« C’est peu de dire que le conflit en Côte d’Ivoire, tel qu’il se déroule, ne constitue pas une priorité pour la Communauté internationale et ne retient pas son attention comme les conflits en Irak, en Palestine ou au Darfour », a noté le président ivoirien.
Il a invité les Ivoiriens à s’approprier cet accord en insistant néanmoins sur le fait qu' »il n’y a pas de victoire d’un camp sur un autre. C’est la victoire de tout le peuple ivoirien ».
Pour éviter un échec de l’accord de paix de Ouagadougou, considéré comme le dernier espoir, Laurent Gbagbo a demandé à tous les ivoiriens à s’investir dans la voie de la paix.
« Nous devons donc tout mettre en oeuvre pour sauvegarder cet accord, le premier conclu à l’initiative des Ivoiriens, entre les Ivoiriens et pour les Ivoiriens », a-t-il conclu.