Le Maroc et l’Algérie se crêpent déjà le chignon sur le dossier du Sahara Occidental. Seulement, les deux voisins en Afrique du Nord sont sur le point d’ouvrir un nouveau front : celui du gazoduc Nigeria-Europe.
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina et du Niger s’étaient rencontrés à Marrakech, au Maroc. Une initiative de Rabat, visant à créer une ouverture vers l’océan Atlantique pour ces pays sahéliens enclavés. À travers cette initiative, le royaume chérifien vise une alliance économique, mais surtout géopolitique. Avec les changements de pouvoirs dans le Sahel, de nouvelles perspectives se dessinent pour le royaume chérifien.
Le Maroc se rapproche des trois « États rebelles »
Pour le Maroc, il s’agit là d’une belle opportunité pour tenter de s’implanter dans la région. En se rapprochant des trois « États rebelles », Rabat pourrait s’ériger en médiateur dans la crise entre l’Europe et le trio symbolisé par le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Le Maroc pourrait devenir une pièce maîtresse dans la réconciliation entre la France et ses anciennes métropoles. Nous n’en sommes pas encore là.
Mais en attendant, le royaume chérifien pourra espérer s’assurer la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental. Territoire auquel le royaume chérifien tient comme à la prunelle de ses yeux. Ce n’est pas tout ! En se rapprochant de ces pays et en faisant des pieds et des mains pour intégrer la CEDEAO (Communauté Économiques des États de l’Afrique de l’Ouest), le Maroc voit beaucoup plus loin que le bout de son nez.
Gazoduc Nigeria-Europe, le nouveau front
Rabat ouvre, en effet, un autre front face au voisin algérien. Si ce dernier a déjà une longueur d’avance sur la réalisation du Gazoduc Nigeria-Europe qui traverse son territoire, rien n’est gagné d’avance. Pourtant, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ne cesse de vanter ce projet gigantesque. D’ailleurs, il s’est récemment félicité de l’érection du gazoduc transsaharien qui transporte le gaz du Nigeria vers l’Europe en passant par l’Algérie.
Seulement, la menace marocaine est déjà présente et même très pressente. Car, le Maroc espère arracher au voisin le marché du gazoduc Nigeria-Europe. En grande concurrence avec l’Algérie sur ce dossier, le Maroc n’a qu’une seule visée : mettre en place un parcours qui acheminerait le gaz vers l’Europe, en passant par la côte Atlantique. Un nouveau front ouvert par les deux voisins en Afrique du Nord. Et comme à l’accoutumée, tous les coups seront permis.