À la tête de la Gambie depuis le 1er décembre 2016, le Président Adama Barrow a lancé officiellement le Parti national des Peuples (National Peoples Party ou NPP). Le parti de toutes les composantes du peuple gambien, fondé sur la notion de véritable citoyenneté démocratique et patriotique, selon M. Barrow, qui prépare sa réélection.
L’Élection présidentielle gambienne a lieu le 4 décembre 2021 afin d’élire un nouveau dirigeant pour un mandat de 5 ans. Dans la perspective de cette importante échéance, le Président Adama Barrow a lancé officiellement le Parti national des Peuples (National Peoples Party ou NPP). « C’est le parti de toutes les catégories, fondé sur la notion de véritable citoyenneté démocratique et patriotique », a dit M. Barrow, devant une foule nombreuse de délégués et de sympathisants réunis au stade de l’Indépendance à Bakau, à environ 12 kilomètres de la capitale, Banjul.
Âgé de 55 ans, le Président Adama Barrow, à la tête de la Gambie depuis le 1er décembre 2016, n’a pas évoqué directement sa candidature à la Présidentielle prévue le 4 décembre, mais celle-ci ne fait aucun doute en Gambie. Le NPP a été créé et déclaré en décembre 2019, mais M. Barrow a attendu jusqu’à samedi soir pour le lancer officiellement.
Alors soutenu par une coalition de sept partis d’opposition, Adama Barrow, remporte la Présidentielle de décembre 2016 et met fin à 22 ans de régime de féroce répression de l’ancien Président dictateur Yahya Jammeh. Ce dernier avait été forcé à l’exil sous la pression d’une intervention militaire ouest-africaine, après avoir refusé de reconnaître sa défaite.
Le Président Adama Barrow avait pris à l’époque l’engagement de céder la place au bout de 3 ans et d’organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter. Il a fait marche arrière depuis. Ce manquement à son engagement initial a provoqué, en décembre 2019 et janvier 2020, des manifestations marquées par des affrontements et des dizaines d’arrestations.
Un responsable d’hôpital avait fait état de 3 morts, ce que les autorités avaient contesté. Elles avaient interdit le collectif à l’origine des protestations. « La réalité, c’est que je ne peux pas vous laisser tomber et que je ne peux pas trahir votre confiance », a dit le Président Adama Barrow samedi soir, devant ses nombreux partisans.
Cette sortie de Barrow a créé la surprise générale, d’autant que le dirigeant était censé quitter le pouvoir depuis 2019. Le voilà qu’il tente, à pas feutrés, de briguer un nouveau mandat de 5 ans, au mépris de sa promesse, sous le regard visiblement complice de la CEDEAO, qui avait contribué à l’installer. Sachant que « l’appétit vient en mangeant » et que « le pouvoir rend fou », plus rien ne surprend.