À quelques mois de la présidentielle, le Gabon remanie son gouvernement, passant de 31 à 36 membres. Sous la houlette du Général Brice Oligui Nguema, ce rééquilibrage stratégique vise à préparer les réformes nécessaires et à répondre aux attentes dans un climat politique sous tension.
Quelques mois avant une élection présidentielle décisive, le Gabon est secoué par un remaniement ministériel orchestré par le Général Brice Oligui Nguema, président de la Transition. Entre renouvellement des figures politiques et réorganisation stratégique, ce changement intervient dans un contexte marqué par des réformes majeures et des tensions palpables.
Une recomposition gouvernementale aux accents stratégiques
Mercredi 15 janvier 2025, le Secrétaire général de la Présidence, Guy Rossatanga-Rignault, a annoncé la composition d’un nouveau gouvernement comprenant 36 membres, contre 31 auparavant. Parmi les nouvelles têtes figurent Séraphin Davin Akure, ancien opposant devenu ministre de l’Énergie et porte-parole du gouvernement, et Marc Dumba, nommé ministre de l’Économie et des Participations. Ces choix offrent une volonté d’inclusivité et de renouvellement à un moment où la légitimité des institutions est mise à l’épreuve.
Cependant, ce remaniement a également entraîné la sortie de figures notables, comme Louise Boukandou, qui quitte le ministère de la Fonction publique après avoir mené des réformes cruciales. Le départ du ministre des Transports, Loïc Moudouma Ndinga, illustre la réorganisation des priorités gouvernementales dans les secteurs névralgiques.
Réformes institutionnelles et calendrier électoral
Ce remaniement s’inscrit dans le cadre plus large d’une transition politique marquée par l’adoption d’une nouvelle Constitution et la réforme du code électoral. Le président Oligui Nguema a réitéré son engagement à organiser une élection présidentielle en 2025, conformément au calendrier annoncé. La pression monte pour garantir une élection libre et transparente, alors que l’opposition réclame davantage de garanties sur le processus.
Le portefeuille de la Défense, resté aux mains du général Brigitte Onkanoa, et celui de l’Intérieur, confié à Hermann Immongaultet, témoigne de la stabilité dans des secteurs critiques pour la sécurité et l’organisation du contrôle.
Une transition sous tension
Alors que l’échéance électorale approche, ce remaniement reflète une double dynamique : répondre aux attentes populaires tout en consolidant un exécutif capable de relever les défis économiques et sociaux. L’intégration des figures féminines dans le gouvernement, désormais au nombre de onze, marque une avancée vers une meilleure représentativité, mais suscite des attentes quant à leur impact concret.
En toile de fond, l’opposition s’organise, dénonçant des décisions unilatérales et demandant des réformes structurelles plus ambitieuses. Les prochaines étapes du processus de transition seront décisives pour l’avenir du Gabon, un pays où chaque décision politique semble désormais scrutée avec une attention accrue.