Selon le rapport mondial sur l’indice du développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), présenté hier à Libreville par le ministre déléguée à l’Economie, Françoise Asengone Obame, les conditions de vie des Gabonais sont des plus favorables. En effet, le Gabon occupe le 2e rang parmi les pays africains au sud du Sahara. La population s’interroge.
De notre correspondant
Quelques places après Maurice, classé 72ème, le Gabon. Le rapport mondial sur l’indice du développement humain (IDH) du PNUD le situe à la 93e place mondiale sur un ensemble de 169 pays. L’espérance de vie est passée, de 2006 à 2010, de 54, 5 ans à 61, 4 ans, alors que le taux d’alphabétisation des adultes au cours de la même période est passé de 71% à 86,2%. Le taux de scolarisation générale, quant à lui, est situé actuellement à 80,7 %, tandis que le revenu par habitant est chiffré à 12 746 dollars par an.
Selon Mme Assengone Obame, ministre déléguée à l’Economie, l’Etat «entend intensifier ses interventions au cours des prochaines années pour atteindre l’OMD (Objectif du millénaire pour le développement) et mettre en cohésion ses indicateurs sociaux avec ses indicateurs économiques et financiers».
Mais une bonne partie des populations ne comprend pas que le pays soit au 2e rang africain en matière d’indice de développement humain, alors que les problèmes liés au chômage, à la précarité du logement, à l’absence d’infrastructures sanitaires, scolaires et routières demeurent pendants dans l’ensemble du territoire national.
Il ne se passe pas un trimestre depuis bientôt 6 ans sans que les Gabonais ne descendent dans la rue pour réclamer des meilleures conditions de vie. Il y a 2 ans, des émeutes de la faim avaient éclaté au Gabon. Les femmes étaient alors descendues dans la rue, avec des paniers vides pour dénoncer la cherté de la vie. Leur marche avait été réprimée par la police. Puis se sont enchaînées des grèves interminables dans les administrations publiques.
Ce panorama pas très flatteur fait penser aux habitants du pays que ce rapport des Nations unies ne colle guère à leur réalité. En effet, ces derniers continuent, pour beaucoup, de passer des heures bien sombres dans la misère.