Gabon : un collectif de candidats fait pression pour reporter la présidentielle


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Onze candidats à l’élection présidentielle anticipée du Gabon, fixée au 30 août 2009, ont réclamé mercredi le report du scrutin. Ils se sont entretenus au Palais du bord mer avec le chef de l’Etat intérimaire, Rose Francine Rogombé, et le Premier ministre, Paul Biyoghé Mba, qui leur ont opposé une fin de non recevoir. Le collectif a fait savoir qu’il saisirait la justice pour obtenir gain de cause.

Notre correspondant au Gabon

«Dans le contexte actuel, les irrégularités et inégalités sont trop flagrantes», a expliqué, mercredi, Jules Aristide Bourdes Ougouliguende, le porte-parole des onze candidats à l’élection présidentielle qui réclament le report du scrutin. Ils dénoncent la mauvaise organisation de l’élection prévue le 30 août prochain, notamment l’absence de fiabilité du fichier électoral où figurent près de 120 000 doublons et le délai très court de réinscription sur les listes électorales. Un délai qui, selon eux, n’a pas permis à une bonne partie de la population de s’inscrire sur ces listes.

Les onze candidats désirant le report sont Pierre Mamboundou (Union du peuple gabonais), Luc Bengono Nsi (Morena), Paul Mba Abessole (Rassemblement pour le Gabon), Zacharie Myboto (Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement) et les indépendants Jean Eyéghe Ndong, André Mba Obame, Casimir Oyé Mba, Anna Claudine Ayo Assayi, Jean Ntoutoume Ngoua et Marcel Ntchoreret.

Le gouvernement inflexible

Le Premier ministre, Paul Biyoghé Mba, qui a pris part à la réunion de mercredi, a concédé l’existence de certaines irrégularités, notamment la présence des doublons sur les listes électorales. « Ces problèmes ne sont pas pas totalement faux, mais ils ne sont pas non plus vrais et ne constituent pas, de notre point vue, une condition sine qua non » au report de l’élection, a-t-il commenté. Il a confirmé que la date du 30 août retenue pour cette élection reste inchangée : « la date, c’est le 30 août », a-t-il affirmé. Pour lui, le problème du délai est dû au fait que le code électoral n’a pas prévu la situation exceptionnelle actuelle. « Nous allons nous asseoir de manière consensuelle et réunir la classe politique après les élections pour voir comment traiter », a-t-il proposé. Il a néanmoins tenté de rassurer les candidats, en leur promettant que la plupart des autres problèmes posés seraient résolus avant la date butoir du 30 août.

Outre le problème du fichier, le collectif des 11 candidats a profité de cette rencontre avec le président de la République pour réclamer de nouveau le départ d’Ali Bongo Ondimba du gouvernement. Le président de la République, Rose Francine Rogombé a expliqué à ses hôtes que rien n’oblige Ali Bongo Ondimba à quitter ses fonctions gouvernementales et que cette question reste à la seule appréciation du concerné.  »Si Ali Bongo Ondimba décide de quitter ses fonctions actuelles à cause de son engagement électif, je prendrai dès lors toutes les dispositions qui s’imposent pour faire connaître sa démission du gouvernement », a-t-elle déclaré.

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