« L’information » a été largement relayée dans la presse jeudi 15 mars. Mais elle s’est révélée fausse. Le ministère gabonais de l’Economie vient d’y opposer, par voie de communiqué, un démenti cinglant. Halte aux rumeurs ! Mais quelle est leur source?
« Face aux rumeurs orchestrées par certains médias en ligne, relayées et abondamment diffusées à travers les réseaux sociaux à propos d’une prétendue menace qui aurait été formulée par le FMI de suspendre son appui financier à la République gabonaise, le ministère de l’Economie dément catégoriquement ces allégations », précise le document que nous reproduisons dans sa version in extenso en fin d’article.
La rumeur en question, c’est celle d’une menace de suspension de l’aide apportée depuis juin 2017 par le FMI au Gabon, au motif que la mise en œuvre du « Club de Libreville » (mécanisme mis en place début 2018 afin de rembourser la dette de l’Etat à l’égard du secteur privé) ne rentrerait pas dans le cadre de l’accord conclu entre le pays et l’Institution de Bretton Woods.
Une allégation fermement démentie par le ministère de l’Economie qui rappelle que ce mécanisme « n’est pas une création nouvelle », qu’il a déjà été « utilisé par le passé pour le règlement de la dette intérieure comme prévu par le PRE » et que « le règlement de la dette est une priorité dans les engagements pris vis-à-vis des partenaires techniques et financiers ».
Et le ministère de l’Economie de conclure : « il n’est donc pas exact d’affirmer que le FMI méconnaitrait l’existence du Club de Libreville ou s’opposerait à sa mise en place en vue d’assurer le paiement de la dette intérieure nécessaire à la relance de l’économie nationale. »
« Vu le mode opératoire utilisé [NDLR : une série d’articles diffusés dans la presse en ligne gabonaise], cela sent la cabale, la manipulation à plein nez », peste un membre du gouvernement qui a souhaité conserver l’anonymat.
Mais au sein du cabinet du ministère de l’Economie, on a peu de doute sur l’identité du commanditaire. « On a recoupé ces dernières heures les différentes informations qui nous sont parvenues. Et tout converge vers le ministère du Budget », indique l’un des membres du cabinet du ministre de l’Economie.
Mais quel intérêt le ministère du Budget aurait-il eu à propager de telles rumeurs ? « Ils ont sans doute été frustrés de ne pas être associés aux négociations sur Le Club de Libreville. C’est une question d’égo mais aussi sans doute d’intérêts. Mais je ne peux en dire plus », précise ce collaborateur du ministre de l’Economie.
Cet épisode est symptomatique de la guerre d’influence que se livrent depuis plusieurs mois maintenant Régis Immongault et Jean-fidèle Otandault, respectivement ministre de l’Economie et ministre du Budget au Gabon. « Il n’est un secret pour personne que Jean-Fidèle lorgne sur le portefeuille de Régis. Pour lui, toutes les occasions sont bonnes pour le mettre en difficulté », explique l’un des membres du gouvernement mi-amusé mi-agacé. A Libreville, le prochain conseil des ministres risque d’être particulièrement houleux…