Pour avoir rédigé un article « mensonger » mettant « en cause l’intégrité physique » du chef de l’Etat du Gabon, Ali Bongo, la Haute autorité de la communication (HAC) a suspendu l’accréditation du journaliste de RFI. S’il est vrai que RFI a remis en cause l’intégrité physique du dirigeant, le média n’a fait que rapporter la réalité.
Cette suspension a été annoncée par la Haute autorité de la communication (HAC), jeudi 22 août 2019 au soir, dans une décision lue à l’antenne de la télévision nationale. Il est reproché au journaliste un article publié samedi évoquant le défilé militaire, dans lequel il disait que « le président de la République ne s’est à aucun moment levé comme autrefois pour saluer les troupes de l’armée ».
Ali Bongo est diminué physiquement. Ce n’est un secret pour personne. Le Ali Bongo de mi-2018, très actif, n’est pas celui que l’on voit se déplacer, très difficilement, même étant aidé d’une canne. Le dirigeant est surveillé, pire que du lait sur le feu, notamment par le service protocolaire de la Présidence, qui n’hésite pas à donner un coup de main au Président de cet Etat d’Afrique Centrale, pour gravir ne serait-ce quelques marches d’escaliers.
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Dès lors, il serait même indulgent de juste mettre en cause l’intégrité physique d’Ali Bongo. Il faut aller plus loin, et se demander ce que tout le monde se demande, excepté les médias pro-gouvernementaux : Ali Bongo, est-il apte à diriger le Gabon ? Un Président qui éprouve d’énormes difficultés pour se déplacer, dont nul n’est sûr qu’il soit encore capable de parler, que doit-on dire de lui ? Qu’il est en parfaite santé ? Que ses aptitudes physiques sont optimales ?
De qui se moquent les autorités gabonaises pour vouloir pousser les journalistes à diffuser des informations mensongères ? Car, ce serait plutôt mentir que de dire qu’Ali Bongo est en bonne santé. Et si RFI a fauté en mettant en cause l’intégrité physique d’Ali Bongo, AFRIK.COM a aussi fauté, car AFRIK.COM met en cause l’intégrité d’un Président jadis debout sur ses deux jambes et pétant la forme, qui aujourd’hui marche difficilement même avec une canne en main.
En tous les cas, cette réaction ne surprend pas, si l’on sait qu’au Gabon, le ridicule ne tue plus. Car, si les autorités ont osé suspendre la juge qui voulait étudier le demande d’expertise formulée par le collectif « Appel à Agir », refuser l’accréditation à un journaliste qui n’a fait que collecter et donner l’information sur ce que tout le monde voit, un Ali Bongo physiquement diminué, n’étonne personne.