Une mutinerie a eu lieu, lundi, à la prison centrale de Libreville. On dénombre deux morts et cinq blessés du côté des mutins qui ont pris en otage, dès les premières heures du jour, quatre de leurs gardiens dont une femme enceinte, laquelle a été violée par les prisonniers.
Notre correspondant au Gabon
La situation était très tendue dans la matinée où les prisonniers ont mis le feu au bâtiment servant de parloir et ont tenté, à coups de gourdins, de détruire d’autres compartiments de la prison. Dans la foulée, ils ont pris en otages quatre de leurs gardiens, parmi lesquels une femme enceinte qu’ils ont utilisée pour satisfaire leur libido. D’autres femmes purgeant leur peine dans cette même prison auraient été également violées.
Selon des sources bien informées, cette mutinerie a été menée par Mamadou Tsoumou, ancien gouverneur, écroué depuis une année pour vols à main armée et association de malfaiteurs.
Les mutins se sont rendus sans condition
En milieu de matinée, le ministre de l’Intérieur André Mba Obame et son collègue de la justice Pierrette Djouassa, sont arrivés sur les lieux pour tenter de dénouer la crise et comprendre les motivations des mutins.
Des négociations ont été ouvertes entre les membres du gouvernement et les prisonniers qui réclamaient la présence du chef de l’Etat Omar Bongo Ondimba. Face au piétinement des pourparlers, les commandos ont lancé l’assaut et ont tiré des coups de feu en l’air. Pris de panique, les mutins se sont rendus et ont libéré les otages. Selon des sources concordantes, les prisonniers exigeaient des meilleures conditions de vie, des procès pour certains de leurs camarades en détention préventive depuis plusieurs années, et l’armistice général.
La prison centrale de Libreville a été construite en 1956 pour accueillir 300 prisonniers. La population carcérale dépasserait aujourd’hui le nombre de 1500 individus dans cette prison.