Alors que ses anciens collègues qui ont signé la charte de l’Union des forces du changement (UFC) lundi s’apprêtaient à déposer le dossier, en vue de la reconnaissance de leur regroupement de partis au ministère de l’Intérieur, Louis Gaston Mayila, en véritable renard politique, a annoncé mardi avoir obtenu du gouvernement le récépissé de l’UFC.
(De notre correspondant)
Il y a bientôt quatre semaines, Louis Gaston Mayila revendiquait la paternité de l’UFC, après avoir été exclu de ce regroupement de partis par ses pairs. Il serait en voie de le démontrer ce mercredi en affirmant avoir obtenu du ministère de l’Intérieur le récépissé de la reconnaissance de ce conglomérat de partis.
C’est une triste nouvelle pour Jules Aristides Ogouliguendé et ses camarades qui ont signé la charte de leur union lundi et qui s’apprêtaient à déposer leur dossier au ministère de l’Intérieur dans les prochains jours. Ils ne pourront plus obtenir la légalisation de leur mouvement politique, le gouvernement ne pouvant reconnaitre deux partis ou regroupements de partis portant la même dénomination.
Mayila est un véritable renard politique. Il vient d’administrer une vraie leçon politique à ses détracteurs. En politique comme dans les autres domaines de la vie, la roublardise, le respect de l’autre, la tempérance, la diplomatie et l’intelligence permettent de mieux atteindre ses objectifs.
Rappelons que Mayila avait été exclu de l’UFC par ses pairs le 31 octobre 2012. Ces derniers lui reprochaient d’adopter des positions très proches du gouvernement. De plus, Mayila n’a jamais milité pour la réhabilitation de l’ex-Union Nationale, pourtant considérée comme l’une des principales revendications de l’Union des forces du changement. Outre cela, ce dernier affirme que la tenue de la conférence nationale que réclament ses collègues relève de l’utopie. Ce qui fâche également ceux qui l’ont exclu de l’UFC.
Mais au regard du développement de la situation, on peut être tenté de dire que Louis Gaston Mayila, président en exercice de l’UPNR et de l’ACR (regroupement de 7 partis de l’opposition), est plus réaliste et pragmatique. Pour avoir été longtemps aux affaires, à l’époque d’Omar Bongo Ondimba et des anciens caciques du parti au pouvoir, Mayila connait peut-être mieux que ses collaborateurs de l’opposition le camp d’en face. Mais si ses prises de position sont motivées par les promesses qu’il aurait eues d’être nommé au poste de vice-président de la République, comme avancent certains cadres de l’opposition, l’avenir seul pourra établir la vérité.