Tous les responsables du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme, de l’Ecologie et du Développement durable, à l’exception de ceux relevant de l’écologie et du développement durable, ont été remis jeudi à la disposition de la fonction publique, par décision du gouvernement de la république. Le manque de visibilité de l’action de l’Etat en matière de construction des logements serait à l’origine du limogeage de ces cadres.
De notre correspondant
Ali Bongo Ondimba veut plus de 5000 logements par an pour les Gabonais. C’est l’une de ses promesses électorales. Mais visiblement les responsables du ministère de l’Habitat chargés de traduire en acte cette promesse du numéro 1 gabonais ne font toujours rien sur le terrain pour faire pousser de nouvelles cités. C’est fort de ce constat que l’ensemble des cadres de ce département clé de l’Etat ont été limogés au cours du dernier conseil des ministres qui s’est tenu à Koulamoutou.
« Le chef de l’Etat, comme il l’a dit lui-même, a pris ses responsabilités. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu à plusieurs reprises mes différents collaborateurs. C’est quand même un signe important que de constater que le ministre Pacôme Rufin Ondzounga a passé, ici même dans ce ministère 15 mois avec ces mêmes collaborateurs. Nous n’avons pas eu au gouvernement un début de satisfaction au niveau de la politique de 5000 logements envisagée par le chef de l’Etat. J’ai passé 4 mois avec les mêmes collaborateurs, je suis toujours resté dans cette situation de difficulté d’avancement des dossiers », a déclaré vendredi le ministre de l’Habitat, Blaise Louembé, répondant aux questions de Gabon Matin, qui l’interrogeait sur la question du limogeage des cadres de son département ministériel.
« Le chef de l’Etat est parti de ce constat et il a certainement apprécié que le problème pourrait être ailleurs qu’au gouvernement. Il a donc pris la résolution de recommencer, de rebattre les cartes pour sortir une équipe qui est disposée cette fois-ci à suivre la politique qu’il a édictée, à savoir la politique de mise à disposition des parcelles aux opérateurs économiques qui souhaitent investir dans le secteur de l’immobilier car ils veulent que les pouvoirs publics trouvent une solution à la disponibilité des terrains’’, a ajouté M. Blaise Louembé.
« Nous sommes très d’accord avec le président de la république. Le Gabon a besoin d’une nouvelle génération de cadres prêts à servir les intérêts des populations et non des personnes qui n’ont pour seul souci que leur propre promotion matérielle’’, a déclaré le jeune Jean Mpiga, 26 ans, enseignant, avant d’ajouter que « les Gabonais sont très mal logés et qu’il est urgent que les pouvoirs publics trouvent des solutions aux problèmes de logements, notamment dans les centres urbains où vit plus de la moitié de la population du pays ».
« C’est une décision courageuse. Les dirigeants doivent comprendre aujourd’hui qu’ils ont l’obligation de résultats. Si le nouveau président de la république continue dans cette lancée, le Gabon aura un nouveau visage d’ici quelques années. Il faut encourager le mérite et l’efficacité’’, a souligné pour sa part Victor Mapangou, informaticien.
Il reste à espérer que les nouveaux responsables qui seront nommés dans les tout prochains jours dans ce ministère mettront en musique la politique du gouvernement en matière de construction des logements et qu’ils ne seront pas à leur tour éjectés pour incompétence et immobilisme, après avoir profité gracieusement pendant plusieurs mois des primes et autres avantages liés leurs fonctions.