Le gouvernement gabonais a organisé, de jeudi à samedi, les manifestions liées à la célébration de la journée nationale des personnes handicapées. Les intéressés ont profité de l’occasion pour dénoncer leur marginalisation et réclamer plus d’attention de la part des dirigeants politiques.
(De notre correspondant)
Le gouvernement organisé, de jeudi à samedi, les manifestations relatives à la célébration de la 30e journée nationale des personnes handicapées. L’organisation de ces manifestations a donné l’occasion aux intéressés de réclamer plus d’attention de la part des pouvoirs publics. Selon le porte-parole des handicapés, entre autres, malvoyants, sourds, muets, handicapés moteurs, Jonathan Noutoume, cette catégorie de personnes vit au Gabon comme des « mendiants », d’où la nécessité d’un plan d’urgence visant leur intégration dans le tissu socio-économique. « Il faut tout faire pour rendre le handicapé autonome. Dépendre de l’assiette sociale est une forme d’humiliation ». « L’intérêt de cette journée est de permettre à la nation toute entière d’accorder une attention particulière à notre catégorie de personnes qui vivent en situation difficile, et à laquelle la communauté nationale doit apporter son soutien et sa solidarité », a déclaré le porte-parole des personnes handicapées.
Le ministre de la Famille, Honorine Nze Biteghé, qui a ouvert ces manifestations, a souhaité pour sa part que les personnes handicapées soient impliquées dans le développement du pays. Elle a invité par ailleurs toutes les forces vives de la nation à se mobiliser, en vue de l’amélioration des conditions de cette catégorie de personnes. « Le travail que nous faisons est un travail à la chaine qui nécessite donc le concours de plusieurs acteurs. Ainsi, tous les maillons de la chaine doivent créer une symbiose (…). L’Etat a besoin du concours et de la compréhension de tout le monde, de la patience des handicapés. Par ailleurs, le handicap doit être un motif de développement pour pouvoir mettre en place tout ce qu’il faut afin que les textes qui ont été pris puissent avoir un écho réel sur le terrain », a déclaré la ministre de la Famille.
Rappelons qu’en marge de ces manifestations, le gouvernement a organisé une opération d’établissement de cartes d’identité aux personnes handicapées et leur enrôlement aux registres de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), en vue de les aider à avoir accès gratuitement aux soins de santé et à bénéficier de la réduction des prix de certains médicaments.
Les handicapés eux-mêmes ont organisé vendredi à Libreville une exposition des produits qu’ils ont fabriqués, en vue de monter leur savoir-faire. Les tableaux, les nappes, les sacs, les produits cosmétiques, les fruits et les produits de beauté étaient visibles sur les étals mis en place à l’occasion.
La ministre de la Famille n’a pas manqué d’exprimer sa joie devant l’enthousiasme et la détermination des handicapés à se prendre en charge, à travers l’organisation des activités génératrices de revenus. « C’est un réel plaisir et un motif d’encouragement supplémentaire pour nous. Car, les personnes handicapées, au lieu de considérer leur handicap comme un motif de détresse, doivent s’en servir pour participer au développement de la société », a-t-elle souligné.
Samedi, des activités sportives ont été organisées pour les personnes handicapées et une soirée culturelle, ainsi qu’un diner de gala, qui a marqué le clou de l’événement.
Rappelons que depuis trois ans, le Fondation de la Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, apporte un soutien régulier aux personnes handicapées, à travers l’octroi du matériel roulant et le financement des projets permettant leur autonomie.