Les cours ont repris, jeudi, dans l’ensemble des établissements scolaires du secteur public, suite à la suspension hier, par les enseignants syndiqués, du mot d’ordre de grève. Ils avaient lancé leur mouvement le 6 octobre dernier, le jour même de la rentrée des classes.
Notre correspondant au Gabon
La levée du mot d’ordre de grève intervient deux jours après la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les enseignants regroupés au sein de la convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED), en présence du chef de l’Etat Omar Bongo Ondimba.
Les enseignants ont obtenu du gouvernement l’augmentation de la prime de transport qui passe de 17 000 francs CFA à 35 000 francs à compter de la fin de ce mois, ainsi que l’ augmentation de la prime de rentrée scolaire qui passe de 25 000 à 62 000 francs CFA par enfants scolarisé de 6 à 16 ans.
Outre ces mesures, le gouvernement a accepté d’accorder aux syndiqués la prime d’incitation à la fonction enseignante. Elle sera payée mensuellement selon les catégories. Soit 100 000 francs pour la A , 80 000 pour la B et 60 000 pour la C.
Plus de moyens financiers et matériels
Pour ce qui est de l’amélioration des conditions de travail, les pouvoirs publics se sont engagés à mettre en place des bibliothèques et des lignes Internet dans l’ensemble des établissements scolaires du pays. Les trousseaux didactiques et les kits informatiques seront également alloués à ces établissements.
Alain Mouagouadi, modérateur de la CONASYSED, a dit que des assemblées générales seront régulièrement organisées par les syndiqués afin «d’apprécier les résultats des négociations (…) et évaluer l’aboutissement des situations administratives et les décrets sur la prime incitative et les vacations».
Rappelons qu’à la veille de la décision consacrant le retour des enseignants dans les salles de classe, les responsables de la CONASYSED ont présenté leurs excuses aux élèves, parents d’élèves et au chef de l’Etat Omar Bongo Ondimba, pour les désagréments qu’ils ont fait subir «aux familles et à la nation tout entière».
Les élèves que nous avons rencontré n’ont pas manqué de dire la joie de pouvoir enfin retrouver le chemin de l’école, même s’ils sont conscients que l’année scolaire sera difficile compte tenu du temps perdu et de la pression qui sera exercée sur eux.
«Nous n’avons pas de choix et la seule alternative est de s’accrocher. Comme d’habitude, nous avons été les victimes», a déclaré Paul X, jeune lycéen, en classe de 4ème.
Lire aussi:
Grève à rebondissement dans l’enseignement public gabonais
Gabon : les lycéens dans la rue
Gabon : le gouvernement menace de suspendre les salaires des enseignants grévistes
Gabon : le système éducatif paralysé par la grève des enseignants
Le système éducatif gabonais dans la tourmente
Le Gabon est-il au bord de l’explosion sociale ?