Gabon : les enseignants en grève pour dénoncer l’incarcération d’une collègue


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Louis Patrick Mombo
Louis Patrick Mombo

Les enseignants gabonais sont en colère et sont entrés en grève. Ils protestent contre l’incarcération d’un des leurs à la suite d’une altercation avec un gendarme.

Depuis le lundi 8 février 2021, les écoles gabonaises sont paralysées par une motion de grève lancée par la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed). Les enseignants entendent ainsi protester contre l’arrestation, depuis le 29 janvier dernier, de leur collègue Estelle Mengue Nteme, directrice de l’école publique communale de Nianame à Kango, localité distante d’environ 100 km de la capitale, Libreville.

Octobre 2020. Alors qu’elle se rendait à son travail, Estelle Mengue Nteme n’a pas présenté son test de Covid-19 à la gendarmerie qui procédait à un contrôle, et aurait même eu une prise de bec avec un gendarme à ce sujet. Elle s’est ensuite rendue à son travail et pensant que l’affaire était terminée. Mais grande a été sa surprise lorsque trois mois plus tard, elle fut interpellée par la gendarmerie, présentée au procureur pour outrage à agent et déposée à la prison centrale de Libreville.

La Conasysed a alors décidé de lancer le mouvement de grève, sur toute l’étendue du territoire gabonais, pour apporter un soutien total à l’enseignante incarcérée. Au sujet de cette grève, Louis Patrick Mambo, délégué général de la centrale syndicale déclarait hier mercredi 10 février : « La grève est très suivie, chaque jour de nouveaux établissements se mettent en grève. Pour la Conasysed, c’est une victoire ! ».

Puis il poursuit : « Nous demandons la libération immédiate et sans conditions de notre collègue. Si elle n’est pas libérée, le mouvement de grève va continuer… ».
La réaction des autorités est très attendue pour décanter cette situation dans laquelle les vrais perdants sont en réalité les écoliers et élèves gabonais. D’autant que le système éducatif gabonais, comme dans de nombreux pays du monde, a été durement frappé par la pandémie du Coronavirus ayant une fermeture des écoles en 2020.

 

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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