Le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima a annoncé le 12 avril 2012, le lancement imminent d’une large consultation portant notamment sur la réforme de l’Etat. L’idée a été diversement interprétée et exploitée par certains organes de presse. Des associations et partis de l’opposition, ont également avancé que l’initiative aurait été dictée au gouvernement gabonais par la France.
(De notre correspondant)
Le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima a lancé au mois d’avril l’idée d’une large consultation visant la réforme de l’Etat. Certains organes de presse et surtout un pan de l’opposition avance déjà que l’initiative a été dictée au gouvernement gabonais par la France, à la suite de la rencontre à l’Elysée entre Ali Bongo et François Hollande le 5 juillet 2012. L’initiative « ne serait donc qu’une habile tentative des autorités gabonaises de récupérer la demande d’organisation d’une conférence nationale faite par un collectif de partis et d’organisations proches de l’opposition, lors du récent séjour du président de la République à Paris », souligné le M. Ndong Sima dans un communiqué.
« S’il est normal que des personnes qui ne partagent pas le point de vue du président de la République et de son gouvernement cherchent à s’assurer la sympathie des populations, il est regrettable qu’un tel objectif emprunte des voies grossièrement erronées. Tel est manifestement le cas de l’exploitation de ladite consultation », précise-t-il dans son texte.
Le Premier ministre gabonais explique dans sa déclaration de politique générale du 12 avril, avoir relevé que l’Etat était quotidiennement l’objet de critiques dans son organisation et son fonctionnement et a énuméré une liste de griefs faits au gouvernement. Il dit avoir souligné, par la même occasion, que les récriminations des uns et des autres resteraient stériles si elles ne se transforment pas en propositions constructives. « C’est à cette occasion que j’ai lancé l’idée d’une vaste consultation ouverte à toutes les composantes de notre pays pour recueillir les appréciations des uns et des autres sur le fonctionnement de l’Etat et les suggestions pour remédier aux dysfonctionnements observés. Ce volet de la Déclaration m’a valu au demeurant quelques quolibets d’une frange de l’opinion estimant que je manquais d’idées sur la question de la réforme de l’Etat, ce qui m’obligeait à recourir à des méthodes dilatoires », s’est défendu le chef du gouvernement dans son texte. Il ajoute qu’il a reçu l’autorisation de lancer cette consultation le 14 juin 2012 à Libreville en conseil des ministres.
Le chef du gouvernement rappelle que la simple chronologie des faits atteste de l’absence de lien entre son initiative, publiquement annoncée devant la représentation nationale le 12 avril 2012 et la demande faite par l’opposition le 3 juillet, au Président français de faire pression sur le Président gabonais et indirectement sur le gouvernement gabonais pour que soit organisée une conférence nationale.
« L’idée de la consultation que j’ai défendue depuis le 12 avril 2012 procédait d’une démarche participative. Elle ne relevait pas d’une posture politique dans laquelle s’inscrit la réaction de l’opposition », peut-on lire dans le communiqué du chef du gouvernement. Pour couper court à toute spéculation, M. Ndong Sima a déclaré avoir retiré son appel à une large consultation.
Rappelons que la tenue d’une consultation nationale a été la principale revendication des leaders de l’ex-union nationale samedi dernier, lors d’un meeting à Libreville. Les responsables de ce parti dissous en janvier 2011, estiment que l’organisation de ces assises est la seule condition pour résoudre la crise politique au Gabon.
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