Après les échauffourées de samedi au carrefour Rio de Libreville, entre la police et des jeunes favorables à André Mba Obame – qui s’est proclamé président de la République du Gabon le 25 janvier dernier –, c’est le quartier Nkembo qui a connu hier des violences. La police a dispersé les manifestants, qui ont commis de nombreuses dégradations. André Mba Obame, toujours réfugié au siège du PNUD de Libreville, continue de réclamer le départ du président reconnu par la Commission électorale, Ali Bongo Ondimba.
De notre correspondant
Une cinquantaine d’individus se réclamant de l’union nationale (UN, opposition) et supporters d’André Mba Obame, ont tenté d’organiser une marche hier au quartier Nkembo, dans le deuxième arrondissement de Libreville pour marquer leur soutien au président autoproclamé. Mais l’intervention des forces de police, qui sont arrivées sur les lieux une trentaine de minutes après eux, a contrarié leur projet. Avant de fondre dans la nature, certains jeunes manifestants ont néanmoins pillé quelques magasins, brûlé un véhicule et perturbé la circulation aussi bien à Nkembo que dans quelques quartiers périphériques, notamment à Cocotier et à la STFO.
Samedi dernier, une autre manifestation du même ordre a eu lieu au carrefour Rio, un quartier populaire de Libreville. Les manifestants, essentiellement des étudiants et des lycéens, dénonçaient les décisions prises par le gouvernement, notamment la fermeture de TV+ (télévision de l’opposant gabonais) et la dissolution de l’union nationale (UN). Ils ont affronté violemment les éléments des forces de l’ordre dépêches sur place.
Face à la multiplication des manifestations de rue, l’un des cadres de l’UN, Casimir Oyé Mba, ancien premier ministre gabonais, passé dans l’opposition depuis la mort d’Omar Bongo Ondimba, a invité mardi le gouvernement et l’opposition à ouvrir un dialogue responsable, afin de dénouer la crise politique actuelle, durcie par la prestation de serment d’André Mba Obame, qui s’est proclamé président de la république le 25 janvier dernier et a nommé un gouvernement parallèle.
L’ancien ministre de l’Intérieur et député du 1er siège de Medouneu est toujours réfugié au siège du PNUD à Libreville, d’où il continue de réclamer le départ de son rival qu’il accuse d’avoir falsifié les élections présidentielles de 2009. Des sources proche de l’opposant gabonais dénoncent des arrestations arbitraires des membres de son parti. Le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba a promis de traîner André Mba Obame en justice pour haute trahison.