Le directeur général de l’Ecole nationale des eaux et forêts (Enef), Marcelin Nziengui a procédé ce mercredi à Libreville au lancement du premier atelier de révision et d’harmonisation des programmes sur la transformation du bois. Plusieurs pays membres du réseau des institutions de formation forestière et environnementale en Afrique centrale (RIFFEAC) étaient conviés : la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Cameroun, le Canada, le Rwanda, le Tchad, la RD Congo et la RCA ; ainsi que le responsable de BEM-Dakar, Malick Faye.
(De notre correspondant)
Les travaux de cet atelier visent la validation du programme d’ingénieur technique en industrie du bois et du programme d’agent technique spécialisé dans la même option, avec les personnes ressources des groupes thématiques en industrie du bois et les personnels du centre d’enseignement et de recherche en foresterie (CERFO) du Canada. Il s’agira concrètement de faire le point sur les programmes existants et opérer une mise à jour en identifiant pour chaque formation les compétences à développer et les débouchés professionnels. Les participants mettront également en exergue les principaux métiers en industrie du bois qui devraient faire l’objet d’une formation adaptée.
Le projet de révision et d’harmonisation des programmes d’agent technique et d’ingénieur technique spécialisés en industrie du bois s’inscrit dans le cadre du programme élargi de formation en gestion des ressources naturelles dans le bassin du Congo, financé par le fond pour les forêts du bassin du Congo (FFBC) et géré par le RIFFEAC et dont le CERFO a été mandaté pour la mise en œuvre des activités de la composante technique.
Rappelons qu’avant cet atelier, les experts du centre d’enseignement et de recherche en foresterie (CERFO) du Canada ont effectué un travail préliminaire avec les groupes de travail thématique et les intervenants locaux, afin que les nouvelles formations proposées aux cycles d’agent technique et d’ingénieur technique répondent adéquatement aux besoins de la sous-région du bassin du Congo. Au cours de cette première phase de travail, les compétences à développer chez les apprenants ont été identifiées, afin que ces derniers soient rapidement intégrés sur le marché de l’emploi et deviennent des acteurs clés dans le secteur de l’industrie du bois dans le bassin du Congo.
En début de semaine, ils ont visités les usines de transformation du bois dans la capitale gabonaise. L’objectif de ces visites d’entreprises conduites par les responsables du ministère des Eaux et Forêts était de recueillir les besoins des industries forestières en matière de formation, en vue d’adapter les programmes de l’Ecole nationale des eaux et forêts aux besoins réels des entreprises et permettre une formation de haut niveau aux cadres gabonais dans les domaines concernant la foresterie et l’environnement.
Ils ont visité entre autres, les usines de Rougeir-Gabon, la SEEF, Ecowood, Ema et IBNG. Partout ils ont fait le même constat : Plus de 90% des agents ne sont pas formés et très peu maîtrisent leur outils de travail. « Tous les spécialistes en maintenance des équipements de production viennent de l’étranger. Nous avons un grand besoin de spécialistes formés à tous les niveaux de la chaîne de production », a souligné M. Ricordeau, président-fondateur de la SEEF, ajoutant que tous les agents de son entreprise ont été formés par la méthode du compagnonnage.
« Nous avons visité un certains nombre d’usines de la place. Les besoins en ressources humaines de qualité sont énormes. Certaines usines n’ont aucun ouvrier qualifié et cela pose un grand problème au niveau de la productivité de ces unités », a souligné pour sa part Jean Bosco Mbagou, spécialiste en économie forestière.
Après le tour des entreprises, les experts du RIFFEAC vont rencontrer les cadres de l’administration des eaux et forêts et les responsables de l’Enef, en vue de faire un état des lieux plus approfondi en matière de formation, en identifiant les points critiques au niveau administratif et dans les usines. L’objectif final est de d’appuyer le Gabon dans sa politique d’industrialisation locale du bois.