Le gouvernement veut fiscaliser le secteur informel et mobiliser les financements pour le développement du pays.
(De notre envoyé spécial, à Libreville)
La direction générale des impôts (DGI) a organisé mardi à Libreville la 3e édition de ses journées portes ouvertes. L’objectif essentiel des manifestations était de sensibiliser les opérateurs économiques sur la nécessité de payer leurs impôts en sortant de l’informel. Ce qui va permettre à l’Etat de mieux financer les charges publiques.
La 3e édition des journées portes ouvertes, organisées par la direction générale des impôts, a eu lieu mardi à Libreville, la capitale gabonaise. La fiscalisation du secteur informel, en vue de mobiliser les financements nécessaires au développement du pays était à en croire le ministre de l’économie, Luc Oyoubi, l’un des objectifs essentiels des manifestations.
Il s’agissait également entre autres de rapprocher l’administration fiscale des usagers, en vue de permettre des échanges décomplexés et recueillir les préoccupations des contribuables. C’est dans ce sens que plusieurs stands ont été mis en place sur les différents sites choisis pour les manifestations. Notamment au marché Mon-Bouet, à la place de l’indépendance et au centre des impôts d’Owendo.
« Dans ce contexte où tous les Etats du monde mettent l’accent sur la mobilisation des ressources fiscales pour financer les politiques publiques, le Gabon ne peut accepter sur son sol, des opérateurs économiques mais aussi des particuliers échappant au paiement de leurs impôts. Le gouvernement considère donc le secteur informel comme un mal pour notre économie dont les réformes engagées constituent le remède. Cet appel s’adresse aussi, bien évidemment aux particuliers qui ne sont pas à jour de leurs obligations fiscales », a déclaré Hamidou Kaba, secrétaire général au ministère de l’économie, s’exprimant au nom du ministre.
Un travail titanesque
La lutte contre le secteur économique informel est un travail titanesque au Gabon. L’année écoulée, le gouvernement avait répertorié près de 10 000 entreprises, qui opèrent dans l’illégalité à Libreville uniquement et ses environs. Mais malgré cela la direction générale des imports a réalisé en 2012 des recettes de l’ordre de 680 milliards de francs CFA hors pétrole.
Cette 3e édition des journées portes ouvertes a été organisée sur le thème : « Remplir ses obligations fiscales : c’est sortir de l’informel et être dans la légalité pour un Gabon émergent ». Comme aux précédentes éditions, le public a répondu très favorablement à l’appel des organisateurs. On a noté la présence massive des opérateurs économiques : les jeunes cadres, les étudiants et les futurs hommes d’affaires.
Hervé, jeune étudiant, à l’école des postes, n’a pas regretté d’avoir participer à ce Forum : « Je suis venu m’enquérir des conditions d’ouverture d’entreprise. J’aimerais me mettre à mon propre compte à la fin de mes études. Mon ambition est de devenir créateur de richesse dans mon pays. Il faut savoir oser. Je sais qu’il y a des risques, mais je suis déjà prêt à affronter le monde rude mais passionnant des millionnaires ».
Selon le programme officiel, ces journées portes ouvertes vont se poursuivre à l’intérieur du pays, notamment à Franceville, Lambaréné, Oyem et Port-Gentil les 24 et 26 avril, à Moanda, Ndjolé et Bitam.