Le tribunal de grande instance de Nantes autorise Onaida Bongo, l’une des héritières d’Omar Bongo, à se faire communiquer une copie complète de l’acte de naissance du Président gabonais Ali Bongo.
Au moment où la question de la nationalité du dirigeant gabonais est soulevée par l’opposition qui taxe le chef de l’Etat d’étranger, la justice française autorise Onaida Bongo, l’une des héritières d’Omar Bongo, à se faire communiquer une copie complète de l’acte de naissance du Président Ali Bongo.
Cette décision qui cristallise l’opinion au Gabon a été prise, ce jeudi 12 novembre 2015, dans l’après-midi, par le tribunal de grande instance de Nantes, ville où sont conservés les documents d’état civil de l’Afrique Equatoriale Française, datant d’avant 1960, notamment l’acte de naissance du Président Ali Bongo, né en 1959.
Il s’agissait pour le tribunal d’arbitrer entre le droit à l’information d’Onaida Bongo et la préservation de la vie privée d’Ali Bongo. Onaida étant bien héritière d’Omar Bongo, et à ce titre, elle souhaite obtenir la copie de l’acte de naissance d’Ali Bongo pour vérifier les droits de celui-ci dans la succession. De plus, la jeune femme a fait plusieurs tentatives pour se procurer cet acte auprès des notaires gabonais en charge de la succession, en vain.
En outre, le tribunal constate que l’acte de naissance d’Ali Bongo n’est pas annexé au dossier de succession et que les actes disponibles « ne permettent pas de se convaincre que la filiation de M. Ali Bongo Ondimba a un caractère incontestable ».
Le tribunal, qui prend également acte de documents présentés par la jeune femme qui mettent en doute cette filiation, prend note des inquiétudes d’Ali Bongo d’une utilisation de cet acte à d’autres fins que celle de la succession et reconnait que le préjudice pourrait être difficilement réparable.
En définitive, Onaida Bongo pourra donc obtenir copie de l’acte de naissance d’Ali Bongo, car le juge estime que ces inquiétudes restent hypothétiques alors que seule l’obtention de l’acte de naissance permettra à Onaiba « soit de lever le doute, soit de contester la part de son frère dans la succession ».