Les membres de l’organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) ont menacé d’entrer en grève dans les prochains jours, lors d’une conférence de presse animée le 15 mars à Libreville. Une grève de l’ONEP, même de 2 jours, pourrait entraîner la paralysie de l’économie gabonaise.
Les membres de l’ONEP dénoncent le recrutement massif des expatriés dans les sociétés pétrolières, avec des salaires juteux, alors que les Gabonais qui travaillent dans les mêmes entreprises et dans les mêmes conditions sont payés en monnaie de singe. Ils souhaitent donc la « gabonisation » des sociétés du secteur pétrolier.
Ils ont promis de déposer dans les prochains jours un préavis de grève sur la table du gouvernement, espérant qu’ils seront entendus cette fois-ci.
«L’administration est incapable de faire respecter les lois du travail au détriment des Gabonais. Il est plus difficile de réveiller quelqu’un qui fait semblant de dormir que quelqu’un qui dort. Ça fait 7 ans que nous dénonçons les problèmes. En 2004, nous étions en grève, en 2006, en 2007, en 2008 et en 2010. Pour les mêmes problèmes. Cette fois-ci nous voulons une rupture entre les anciennes pratiques et les nouvelles», a déclaré le secrétaire général de l’ONEP, Guy-Roger Aurat Reteno.
L’économie gabonaise menacée
En octobre 2010, l’ONEP était rentrée en grève pour les mêmes raisons. Un protocole d’accord avait été signé à l’époque entre le gouvernement et cette structure syndicale. L’Etat avait accepté à travers la signature de cette convention de satisfaire les revendications des grévistes, ce qui avait permis la reprise des activités dans le secteur. Mais selon des sources syndicales, le gouvernement gabonais n’a pas respecté ces engagements.
Une grève de l’organisation nationale des employés du pétrole serait très préjudiciable pour l’économie du Gabon. Cette dernière tire plus de 60% de son budget des activités pétrolières.