Une partie de l’opposition reste sceptique quant à la neutralité du Centre gabonais des élections (CGE), à moins d’un mois de la tenue des élections générales.
Entre dénonciations de la modification du code électoral et soupçons d’une collaboration entre la centrale électoral et le pouvoir en place, certains caciques de l’opposition craignent la fraude électorale au Gabon. Au milieu de ce mois, quasiment tous les candidats de l’opposition au scrutin présidentiel ont condamné la modification de l’article 77 de la loi n° 07/96 du 12 mars 1996.
Une modification qui fâche
Après la publication définitive des candidatures retenues à l’élection présidentielle, Mike Jocktane est revenu à la charge. Le candidat du parti politique Gabon nouveau a encore critiqué cette démarche du régime en place, en collaboration avec la centrale électorale. « L’autre recul démocratique que nous condamnons est celui relatif à la représentation des candidats dans les bureaux de vote », a-t-il déclaré.
La modification apportée à cet article prévoit, entre autres, de faire le vote dans une seule salle pour les trois élections et la suppression des représentants des candidats. Elle vise « à adapter les conditions de déroulement du vote au nouveau contexte d’élections couplées ou générales ». Pour Jocktane, « chaque candidat doit pouvoir se faire représenter par un citoyen de son choix. Nous ne permettrons pas que nos représentants soient nommés par autrui », a-t-il insisté.
Meeting de l’opposition perturbé
En plus de la modification du code électoral, d’autres candidats dénoncent la restriction de leurs libertés d’expression. C’est le cas d’Alexandre Barro Chambrier. Le candidat Rassemblement pour la patrie et la modernité a vu son meeting perturbé par un jet de projectiles. Dans un communiqué, le parti de l’opposant a fustigé « les affidés du pouvoir, qui n’ont pas hésité à violer la propriété d’autrui et de s’en prendre aux paisibles citoyens venus écouter le discours de vérité du candidat Alexandre Barro Chambrier. Le tout, dans l’indifférence totale des forces de sécurité ».
« Ces comportements surannés menacent la démocratie et traduisent la peur qui règne au sein de ce régime finissant », a réagi l’opposant Alexandre Barro Chambrier.
La centrale électorale scelle le sort d’Assele
Le Centre gabonais des élections (CGE) a publié, dimanche, la liste définitive des candidats pour prendre part à l’élection présidentielle du 26 août. A la surprise générale, la candidature du très attendu Jean Boniface Assele Dabany, président du Centre des libéraux réformateurs (CLR), n’a pas été retenue. Les partisans du général à la retraite ont été surpris par cette décision. Surtout que la centrale électorale n’a pas donné les causes de la disqualification de la candidature du général à la retraire. Dans l’opinion, cette mise à l’écart est largement commentée. Toutefois, le parti politique du concerné n’a pas encore réagi.
Notons que M. Assele est l’oncle maternel du Président Ali Bongo. Il est le frère ainé de sa mère, Patience Dabany. Il a quitté le camp Bongo suite à ce qu’il qualifie de « clientélisme et laxisme observés au sein de l’administration du Gabon ».
Lire : Gabon, Présidentielle : 2 femmes et 16 hommes à l’assaut d’Ali Bongo