Le président de l’ONG H2O GABON, Henri Michel Auguste, qui travaille depuis 2005 pour la protection de la nature et de l’environnement dans le pays d’Ali Bongo Ondimba, s’est lancé avec son organisation dans le combat contre l’utilisation des sachets plastiques polluants, des piles non rechargeables et des batteries. Il estime que si les hommes n’arrêtent pas de polluer la nature à travers leurs comportements, la terre deviendra dans un avenir pas très éloigné une véritable vallée de larmes. Il faut donc des décisions politiques courageuses pour sauver l’humanité et permettre aux prochaines générations d’avoir une terre habitable.
Afrik.com : Qu’est-ce que H2O GABON ?
Henri Michel Auguste : H2O GABON est une ONG qui a été créée par la volonté de gens venant de différents horizons socioprofessionnels en 2005. Elle tend à être selon notre devise « Une aventure humaine de gens passionnés par la protection de la nature et de l’environnement ».
Afrik.com : Quels sont les objectifs de votre ONG?
Henri Michel Auguste : H2O GABON travaille dans la protection de la nature et la de l’environnement. Nous sommes un instrument de contradiction et une force de proposition. Dans la protection de l’environnement, nous voulons éradiquer le plastique dans ses formes les plus polluantes, les piles non rechargeables et les batteries, en proposant des solutions écologiques viables et durables dans le secteur de la gestion des déchets en amont et en aval et dans le secteur des eaux usées et des pollutions par hydrocarbures. Dans le domaine de la protection de la nature, nous voulons développer une activité d’écotourisme dans les différents parcs nationaux, participer aux différents programmes de protection des espèces phares, et créer une aire protégée et dirigée dans le sud de l’Île Mandji. Nous souhaitons également avoir des représentations dans les 9 provinces du Gabon et dans la majorité des pays africains. Nous existons déjà dans l’Ogooué Maritime, l’Estuaire, le Haut Ogooué et le Woleu-Ntem sur le plan local et avons aidé à la création des ONG sœurs au CONGO Brazzaville, en Mauritanie et au Cameroun,
Afrik.com : Quelles sont vos activités les plus récentes ?
Henri Michel Auguste : Dernièrement nous avons assisté à une conférence organisée par la Banque Mondiale, où nous avons fait une intervention remarquée qui concerne l’Île Mandji et Port-Gentil, sur le changement climatique dont nous subissons les effets. Nous avons également depuis l’année dernière, inventorié le nombre de sachets plastiques, de piles et batteries utilisés dans la ville de Port-Gentil. Il y a environ 20 millions de sacs plastiques utilisés chaque année par les Port-Gentillais. Le chiffre est le même en ce qui concerne les piles et batteries, selon une enquête que nous avons menée entre 2007 et 2008. Les hommes doivent changer de comportement et arrêter d’agresser l’environnement. Et pour cela, il faut des décisions politiques courageuses, afin de sauver la planète et permettre aux générations futures de trouver une terre habitable.
Afrik.com : Quelles sont les sources de financements de votre ONG ?
Henri Michel Auguste : Actuellement, nous nous finançons sur fonds propres et sur la capacité du bénévolat de nos membres. Nous espérons avoir des retours de la part de nos futures partenaires que sont les 2 Mairies principales du Gabon.
Afrik.com : Parlez-nous de vos difficultés ?
Henri Michel Auguste : Les difficultés sont de plusieurs ordres. Il y a notamment le manque de bénévoles. Très peu de Gabonais montrent de l’intérêt pour nos activités, malgré des campagnes de recrutement et de sensibilisation. Nous n’avons presque pas de subvention de la part de l’Etat.
Afrik.com : Quelles sont vos projets actuels ?
Henri Michel Auguste : Dans la protection de l’environnement, nous avons été certainement à l’origine de l’interdiction des sacs plastiques au Gabon, par notre démarche auprès des Mairies de Port-Gentil et de Libreville, même si les autorités ne sont pas allées jusqu’au bout de notre raisonnement. Car nous avions souhaité que notre pays passe aux sacs biodégradables et compostables, et non aux oxo dégradables qui sont une hérésie écologique, le combat continue car de plus en plus de pays dans le monde font le choix du biodégradable et compostables. Donc éradiquer le sac plastique ou oxo dégradable ou toute autre forme d’emballage plastique est notre premier combat et projet environnemental. Mais ce combat ne s’arrêtera pas. Le Gabon manque cruellement de logements dits sociaux et économiques, nous avons planché sur la question en proposant des logements écologiques et économiques, habitables en moins de 2 semaines aux Mairies de Libreville et de Port-Gentil. Dans le secteur des eaux usées, nous avons soumis l’idée aux 2 principales Mairies du pays de traiter ce problème écologiquement, par phytorestauration et phytoremédiation. Concernant les pollutions par hydrocarbures, nous proposons une manière écologique de traiter ces dernières, et non des solutions chimiques et/ou mécaniques qui sont très agressives pour la Biodiversité (Micro&Macro Faune et Flore).
Dans la protection de la nature, nous sommes en discussion avec les autorités provinciales de Port-Gentil pour la création d’une zone de 55 000 hectares au sud de l’Île Mandji à 40 kms de Port-Gentil, en Aire Protégée et Dirigée selon les critères de l’UICN. Sous la dénomination « Projet de l’Île Inguessi », cette aire accueillera différentes activités. Un laboratoire de terrain, une école de formation d’écogardes et d’écoguides, 5 éco-villages dans les 5 écosystèmes principaux de la zone pouvant accueillir des éco-touristes, une activité de protection des espèces de l’aire protégée et dirigée de l’INGUESSI. Nous avons présenté 2 autres projets que l’on souhaiterait développer sous les noms « d’Opération INGUWU » protection et réintroduction des hippopotames pour augmenter la population dans l’Aire de l’Île INGUESSI et « l’Opération N’DIVA » protection, comptage, etc.… des populations de tortues marines venant pondre sur la façade atlantique de l’Île Mandji.
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