Au Gabon, alors que la juge devant statuer sur la demande d’expertise médicale de la santé d’Ali Bongo a été suspendue, l’opposant Jean Ping sort de sa réserve et cogne à tout-va.
Jean Ping, patron de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), n’est pas content. Pas du tout. Et il l’a fait savoir, ce mercredi 21 août 2019, en fin d’après-midi, dans son Quartier Général situé dans la localité des Charbonnages, dans le premier arrondissement de Libreville.
A l’issue d’une rencontre avec ses partisans, revenant sur la requête du collectif « Appel à Agir », un groupe d’opposants qui entendaient faire constater en justice l’incapacité du président Ali Bongo à diriger le Gabon, Jean Ping se lâche. « Je ne suis pas naïf. L’objectif de cette démarche n’était pas d’aboutir à ses fins mais d’attirer vers ses promoteurs la lumière médiatique », peste-t-il.
Et l’opposant, qui n’a de cesse dénoncé la victoire qu’Ali Bongo lui a « volée » à la Présidentielle de marteler : « cette démarche était vouée à l’échec. On prend donc le risque de montrer à l’opinion, qu’une fois de plus, l’opposition n’est pas parvenue à ses fins. Au final, c’est contre-productif même si je vois bien l’idée de crier par la suite à l’injustice et à l’arbitraire. Mais ça n’aura aucun effet ».
Cette sortie de Jean Ping intervient au moment où la juge chargée de statuer sur la requête du collectif « Appel à Agir » a été suspendue de ses fonctions. Il s’agit de Paulette Akolly, juge auprès de la Cour d’Appel de Libreville. Suspension qui soulève l’indignation, au Gabon, comme dans la diaspora.
Le 26 juillet dernier, alors que la Cour de Cassation lui demandait de se dessaisir, Paulette Akolly décidait de tenir une audience pour entendre la requête de l’opposition de désigner un médecin pour une expertise médicale sur l’état de santé du Président Ali Bongo Ondimba.
Pour sa part, Ali Bongo, rentré au Gabon le 23 mars dernier après une convalescence de près de cinq mois suite à un accident vasculaire cérébral, s’est montré en public les 16 et 17 août dernier, sans pour autant poser l’acte tant attendu de lui : prononcer un discours et rassurer davantage Gabonaises et Gabonais sur son état de santé.