Les députés du Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir),
regroupés au sein du mouvement Héritage et Modernité, ont dénoncé,
samedi, avec la dernière énergie, au cours d’une conférence de presse à la Chambre de commerce de Libreville, la détention arbitraire de leur
camarade Serge Maurice Mabiala emprisonné depuis 4 mois pour une
présumée affaire de détournement de deniers publics et de faux et
usage de faux.
A Libreville,
Quatre mois après son incarcération, Serge Maurice Mabiala continue
d’engranger des soutiens. Après les leaders de la société civile, le
collectif des amis et les membres de la famille, le tour est revenu,
samedi 16 janvier 2016, aux députés du Parti démocratique gabonais, membres du courant frondeur Héritage et Modernité, de manifester leur soutien à leur camarade Serge Maurice Mabiala, victime selon eux « d’un complot politique ».
« Comment comprendre que Serge soit emprisonné sans procès, pour
des présumés détournements de fonds publics, depuis 4 mois, et justement au moment où il a commencé à remettre en cause la gouvernance du pays au sein du mouvement Héritage et Modernité ? », s’interrogent les députés du parti au pouvoir et membres du courant suscité. « Nous sommes convaincus que son intelligence et son amour pour le pays qu’il a servi en qualité de ministre d’Etat et directeur adjoint du cabinet du président de la République gênent énormément certaines hautes personnalités du Gabon, qui voudraient le voir finir ses jours en prison », ont ajouté les élus du PDG. Lesquels tiennent plus que jamais à conserver leur liberté de pensée et d’actions.
« Notre justice est sous les ordres »
Les courageux membres d’Héritage et Modernité ont remis en cause le
principe de la liberté de la justice au Gabon, tout en dénonçant le
caractère arbitraire de l’incarcération de leur camarade : « Il est
extrêmement grave de maintenir un citoyen en détention alors que les
preuves de sa culpabilité ne sont nullement établies. C’est là la
démonstration de la négation du principe de la présomption d’innocence garantie par la Constitution de notre pays. Notre justice est sous les ordres », a déclaré François Ango, porte-parole d’Héritage et Modernité. Il a fait appel au chef de l’Etat qui est la clé de voute des
institutions par ailleurs chef suprême du Conseil supérieur de la magistrature, afin de peser de tout son poids pour que Serge Maurice Mabiala recouvre rapidement la liberté.
« Serge Maurice Mabiala, quatre mois en prison, ça suffit comme ça »,
« Serge Maurice Mabiala en prison, où est l’Etat de droit », « Libérer Serge Maurice Mabiala », pouvait-on lire sur les pancartes dressées à l’entrée de la Chambre de commerce du Gabon, où les membres d’Héritage et Modernité ont tenu leur conférence de presse.
Rappelons que Serge Maurice Mabiala a été interpellé le 17 septembre à son domicile, à six heures du matin, et mis en détention préventive 48 heures plus tard à la prison centrale de Libreville pour des présumés
détournements de fonds publics et faux et usage de faux. Il a fallu attendre la semaine dernière, pour qu’il soit auditionné sur le fond grâce à la pression exercée par ses avocats. Visiblement, la preuve de sa culpabilité n’est pas encore établie.