Un Conseil présidentiel sur la conservation du patrimoine naturel du
Gabon s’est tenu au palais de la Rénovation. Présidée par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, cette importante réunion s’est davantage focalisée sur la situation sécuritaire dans la zone de Minkébé, au nord-est du pays, selon une information de la présidence de la République.
De notre correspondant à Libreville,
Au nombre des participants, le Premier ministre Daniel Ona Ondo, ainsi
que plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres
Séraphin Moundounga (Justice), Guy Bertrand Mapangou (Intérieur),
Christophe Akagha Mba (Mines), Noël Nelson Messone (Forêt), Ernest
Mpouho Epigat (Défense nationale), Régis Immongault (Economie), Jean Pierre Oyiba (Santé et Prévoyance sociale) et Dieudonné Nzengué
(délégué aux Affaires étrangères). Plusieurs hauts cadres de l’administration et des officiers supérieurs étaient également présents autour du président de la République, ce vendredi 17 octobre 2014.
C’est dire que l’enjeu est de taille, lorsqu’on sait que, depuis 2004,
plus de 11 000 éléphants ont été massacrés par des hommes sans foi ni loi, dans le parc national de Minkébé et ses environs. A de très
nombreuses reprises, des braconniers, lourdement armés, ont tué des
pachydermes, les agents en service découvrant régulièrement des
centaines de carcasses d’éléphants privées de leur ivoire, par exemple
dans la réserve de Wonga Wongué. Il est évident que la demande en
ivoire provenant de l’Extrême-Orient étant en hausse, ces dangereux
personnages sont prêts à tout, appâtés par le gain sordide.
Ces dernières années, le parc national de Minkébé enregistre une
sérieuse augmentation de l’activité humaine. Une zone où les
enquêteurs ont trouvé des centaines de mineurs, de braconniers, de
trafiquants d’armes et de drogues. Une situation devenue très
inquiétante, car mettant en péril autant les vies des animaux protégés
que celles des populations qui vivent sur ces sites.
Avec la collaboration du Fonds mondial pour la Vie sauvage (WWF), la
Société pour la Conservation de la Vie sauvage (WCS), l’Agence
nationale des parcs nationaux (ANPN), ainsi que des partenaires
américains et allemands, entre autres, le Gabon essaie de mettre en
place une synergie, autant à l’échelle nationale qu’internationale.
Même si le pays ne détient que 13 % des forêts tropicales du continent
africain, il accueille plus de 40 000 éléphants, c’est-à-dire plus de
la moitié des pachydermes des forêts d’Afrique.
Selon le professeur Lee White, Directeur de l’ANPN, si les actions en
cours et à venir ne permettent pas de renverser rapidement la situation devenue dramatique, « l’avenir de l’éléphant, espèce
emblématique, est compromis ». Dans cette lutte, le chef de l’Etat gabonais ne ménage aucun effort au niveau interne, de même qu’il mobilise la communauté internationale pour une tolérance zéro face au crime lié à la faune sauvage.
Il s’agit désormais, à travers des actions coordonnées et déterminantes, de mettre en place des mécanismes et des textes qui traitent le commerce illégal d’ivoire « comme un crime grave qui corrompt les gouvernements et affecte sérieusement les perspectives nationales de développement en termes d’économie et de sécurité ».