C’est ce 27 août que les électeurs gabonais se déplaceront pour voter en faveur du candidat de leur choix à l’élection présidentielle. Un scrutin, dont Ali Bongo Ondimba et Jean Ping sont les deux favoris, qui viendra clore une campagne électorale marquée par des polémiques et des petites phrases à répétition. Certains, toutefois, tentent d’orienter les débats vers des sujets de fond, qui engageront l’avenir du pays dans les prochaines années. Au sein de la société civile, c’est le cas de l’Association des Jeunes Emergents Volontaires (AJEV), qui mène une campagne très active sur le terrain.
Ce vendredi 19 août, au Stade de Libreville, en face du camp De Gaulle, 12.000 personnes attendent dans une ambiance électrique, Brice Laccruche Alihanga, le jeune fondateur de l’AJEV, venu leur parler du programme du candidat de son choix, le président sortant Ali Bongo Ondimba. Un président qui, assure-t-il, « a eu le courage de parler d’égalité des chances alors que tout le monde l’invitait à continuer d’engraisser les privilégiés du système », rappelant au passage l’objectif de la plateforme associative, aujourd’hui forte de plus de 30.000 membres : « contribuer chaque jour dans les quartiers à rendre le concept d’égalité des chances concret ».
Avec force pédagogie, celui qui par ailleurs est Administrateur directeur général de la compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) s’emploie à expliquer de façon concrète, ce qui changera demain dans la vie quotidienne des Gabonais si le projet de société d’Ali Bongo Onbimba est mis en œuvre. Education, emploi, santé, infrastructures et surtout égalité des chances et méritocratie, pierres angulaires du programme du Président gabonais, tout y passe et le public semble conquis. « Une explication de texte était indispensable », avoue Antoine, étudiant à l’Université de Libreville. « Car on vote trop souvent par réflexe ou par rapport à une personnalité. Or, ce sont les idées qui devraient compter avant tout ». Son amie, Caroline, étudiante comme lui, acquiesce. « On en a assez des attaques personnelles. Nous, les jeunes, on attend un vrai débat de fond », confie-t-elle.
Rebelote le lendemain. En ce samedi 20 août, les jeunes membres de l’AJEV, casquettes vissées sur la tête et t-shirts bleus de rigueur, sont à Akébé, un quartier populaire de la capitale Libreville. Ils arpentent le terrain dans le cadre d’une opération de porte à porte. L’objectif ? Appeler à voter pour leur candidat, Ali Bongo Ondimba le 27 août prochain. Mais c’est aussi l’occasion pour les jeunes « Ajeviens », comme ils se baptisent entre eux, de faire de la pédagogie, « d’expliquer en quoi le programme de (leur) champion est le plus adapté pour amener le Gabon sur les voies de l’excellence et de la croissance partagée. Car l’efficacité n’est rien, sans la solidarité », explique Mylène, une jeune militante, aussi convaincue que convaincante. Bilan de la journée, des centaines de personnes sensibilisées. Mission accomplie pour les membres de l’AJEV.
Sur les réseaux sociaux sociaux, sur lesquels il est très actif et qu’il utilise abondement pour s’adresser à la frange la plus jeune de la population, Brice Laccruche Aliangha insiste. « La jeunesse doit croire en elle-même. » Quant à l’action publique, elle « doit se concentrer sur les questions d’emploi, de méritocratie, d’égalité des chances et mettre fin aux privilèges. » Une nécessité absolue dans un pays où les appartenances diverses (familiales, claniques, ethniques ou régionales) ont souvent tendance à se substituer à la compétence comme critère de sélection, minant ainsi une cohésion sociale qui demeure encore fragile.