Au Gabon, la nouvelle Constitution adoptée, hier jeudi, réduit de 7 à 5 ans le mandat du chef de l’État. Par ailleurs, tous les scrutins passent désormais de deux à un seul tour. Une partie de l’opposition crie au scandale.
A moins de 5 mois des élections présidentielle et législatives, le Parlement du Gabon a voté une révision de la Constitution, ce jeudi 6 avril 2023. A l’issue d’un vote, le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi, a précisé que les suffrages exprimés (86%) se positionnent largement au-dessus de la majorité qualifiée requise des deux tiers. Donc, un vote passé comme lettre à la poste.
« Faciliter la réélection » du Président
Réunis en Congrès à Libreville, l’Assemblée nationale et le Sénat, déclare M. Boukoubi, ont « adopté le projet de révision de la Constitution ». Comme nouveautés apportées, la réduction du mandat du président de la République. Celui-ci passe de sept à cinq ans. Ainsi, le mandat présidentiel s’aligne désormais à tous les autres qui étaient de cinq ans.
Le second point, notamment le scrutin qui passe à un seul tour, a soulevé une vive polémique dans ce pays d’Afrique Centrale. Pour une partie de l’opposition, ces changements ont pour seul objectif de « faciliter la réélection » du Président Ali Bongo. Ce dernier pourra potentiellement être réélu à une majorité relative, lors de la Présidentielle d’août prochain.
« Non-limitation de tous les mandats »
Autre point essentiel qui fait grincer des dents, « la non-limitation de tous les mandats politiques ». Un boulevard tracé pour le Président ? Se félicitant de cette révision, le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze évoque le résultat d’un consensus issu d’une concertation politique de 10 jours. Lesquelles discussions, entre la majorité et l’opposition, ont eu lieu en février dernier. Elles avaient d’ailleurs été boycottées par une partie de l’opposition.
Âgé de 64 ans, Ali Bongo dirige le pays depuis 2009, à la suite du décès de son père, Omar Bongo. Victime, en 2018, d’un accident vasculaire cérébral, en Arabie Saoudite, le dirigeant est affaibli. Depuis, le chef de l’État gabonais se déplace difficilement et traîne des handicaps, séquelles de la foudroyante maladie. Récemment, Ali Bongo est revenu sur sa difficile période de rééducation, avec l’implication du roi Mohammed VI.