Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a ouvert une série de consultations mercredi au Palais de la présidence de la République avec les leaders politiques du pays et ce jusqu’à vendredi. Ces rencontres, qui ont été boycottées lors du premier jour par la majorité des cadres de l’opposition, ont pour but de discuter du nouveau rôle que doit jouer le Gabon dans la communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).
(De notre correspondant)
Le président de la République a débuté mercredi la série de rencontres annoncées mardi par le porte-parole de la présidence de la République, Alain Claude Bilie-By-Nze, avec la classe politique nationale. Ces rencontres portent sur le mandat du Gabon à la tête de la communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC).
Ali Bongo Ondimba souhaite impliquer ses compatriotes, particulièrement les cadres politiques de son pays à la réflexion sur les dossiers concernant notamment la libre circulation des hommes et des biens dans l’espace de la CEMAC et la création d’une compagnie aérienne sous-régionale. Ali Bongo est le président en exercice de cette organisation sous-régionale, rappelle-t-on.
Certains partis de l’opposition, tels que le CDJ de Jules Aristide Bourdes Ogouliguendè, le PDS de Pierre-Claver Maganga Moussavou et le RNB de Pierre André Kombila ont boycotté cette rencontre avec le chef de l’Etat. Ils n’ont pas donné officiellement les raisons de leurs absences à ces consultations.
Le président gabonais entend donner une nouvelle dynamique à l’intégration sous-régionale. Pourra-t-il réussir à faire mieux que ces prédécesseurs ? Ce n’est pas évident. Il y a trop de pesanteurs qui retardent ce dossier. On peut citer entre autres, les égoïsmes nationaux, le protectionnisme, les préjugés, la peur de l’autre et la méfiance réciproque entre les chefs d’Etat. Le Gabon et la Guinée Equatoriale, qui sont par exemple dotés de nombreuses richesses naturelles craignent d’ « ouvrir » leurs frontières. Mais à l’ère de la mondialisation, il semble que cette attitude est synonyme de nager à contre-courant de l’histoire.
Il faut trouver une formule d’immigration qui favorise l’intégration des peuples dans la sous-région, sans brader les valeurs et les économies des nations. L’Afrique centrale accuse un gros retard en matière d’intégration. Vivre en autarcie ne profite à aucun peuple. Ali Bongo aura-t-il le courage de pousser l’Afrique centrale vers l’ouverture tant attendue par les peuples ?
Nous le saurons avant la fin de son mandat à la tête de la CEMAC et les propositions et recommandations formulées au cours de ces consultations qui ont débuté mardi nous en diront davantage sur ce dossier.