Au cours d’une réunion mardi avec les responsables de l’appareil judiciaire, le président de la République, Ali Bongo Ondimba a dénoncé l’insécurité qui règne dans son pays où de nombreux assassinats ont lieu sous forme de crimes rituels.
(De notre correspondant)
« On tue des femmes, des hommes, des enfants et on prélève certaines parties et organes des victimes », a dénoncé le chef de l’Etat, invitant la Justice à faire son travail, afin que les responsables, les commanditaires et tous ceux qui travaillent dans les réseaux de trafic d’organes humains soient sévèrement punis par la loi.
« Il faut promouvoir les droits de l’Homme au Gabon »
« Il ne sera plus question de continuer à tolérer qu’un certain nombre de personnes puissent prendre en otage toute une société par des pratiques qui sont inqualifiables et inhumaines », a insisté le président de la République. La Justice doit donc être exemplaire dans l’application des lois et mettre hors d’état de nuire les individus qui vivent du commerce honteux des « pièces détachés » du corps humain.
Il faut « protéger la vie et promouvoir les droits de l’Homme au Gabon », selon le chef de l’Etat. Faire l’inverse serait rébarbatif et contreproductif du point de vue éthique et morale. Des corps sans vie, mis en pièces sont découverts régulièrement à Libreville et à l’intérieur du pays, mais les auteurs de ces actes ne sont jamais inquiétés et, selon les familles des victimes, « tous les efforts fournis pour réclamer la justice sont vains. Les dossiers sont classés sans suite au tribunal ».
Les commanditaires des crimes rituels sont issus des plus hauts milieux. « Ce sont des intouchables. Ils sont très protégés », raconte une mère dont le fils a été enlevé et tué il y a quelques années, à la veille d’une consultation électorale.
Le président de la République a donc invité la Justice à jouer pleinement son rôle, afin de faire cesser l’insécurité dans le pays et plus particulièrement la pratique des crimes rituels, qui va à l’encontre des droits de l’Homme.