Le Président du Gabon, Ali Bongo, a effectué sa première sortie publique depuis dix mois, donnant certes une belle preuve de vie à ceux qui le donnaient pour mort, mais laissant la porte ouverte à quelques interrogations.
L’occasion de la commémoration des 59 ans de l’indépendance du Gabon a été saisie par le chef de l’Etat du Gabon, Ali Bongo Ondimba, pour prouver à l’opinion, nationale comme internationale, qu’il était bel et bien en vie. Aidé d’une canne et bien surveillé par le protocole du palais, Ali Bongo a, le 16 août, déposé une gerbe de fleurs sur le mausolée du premier Président du Gabon indépendant, Léon Mba.
Attendu pour prononcer un discours le 17 août, Ali Bongo s’est limité à présider la parade militaire célébrant la commémoration. Le Président, comme la veille, a autorisé la presse internationale à immortaliser ces instants. Mais à des moments bien cadencés par le palais de Libreville. Il ne fait plus aucun doute que le dirigeant gabonais est en vie, avec des images de lui qui ont été accessibles à tous les médias et diffusées dans le monde entier. Ce qui jusque-là n’avait jamais été le cas ; seule la cellule de communication du palais était auparavant autorisée à prendre des images, dans la résidence de Libreville.
Ali Bongo en vie oui, mais dans quel état ? C’est là la question, d’autant que le Président ne s’est, à aucun moment de la parade militaire, levé pour saluer ses troupes, comme il avait l’habitude de la faire les années précédentes. En plus, Ali Bongo n’a pas prononcé le discours tant attendu qu’il devait adresser à la Nation. La dernière fois que le dirigeant avait prononcé un discours, c’était à l’occasion du nouvel An 2019. Ce jour, outre les balbutiements, le dirigeant avait du mal à articuler, donnant lieu à beaucoup d’interrogations.
Lesquelles interrogations subsistent à ce jour, même si l’opposition se refuse, pour le moment, de commenter ces deux sorties d’Ali Bongo, les 16 et 17 août derniers. Dans une semaine, plus précisément le 26 août prochain, la Cour d’Appel de Libreville devra statuer sur la demande d’expertise médicale formulée par le collectif « Appel à Agir », qui se dit convaincu de l’incapacité d’Ali Bongo à diriger le Gabon.