Au Gabon, il est reproché au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, d’avoir changé de signature, au moment-même où des questions sur son incapacité à diriger le pays sont soulevées. Quelles conclusions tirer de ce changement de signature ?
Réagissant à la tenue, le 18 décembre dernier, du 9ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale, Armele Yembi Yembi, porte-parole de l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, qui est d’avis que « la rencontre s’est soldée par un échec au regard du peu d’engouement enregistré et qui a vu la participation de seulement 5 chefs d’Etat sur les 11 que compte l’institution sous régionale », remet sur la table des débats la question de l’incapacité d’Ali Bongo à diriger le Gabon.
« Aucun chef d’Etat des pays frontaliers n’a fait le déplacement. Ce qui en dit long sur le faible poids diplomatique de M. Ali Bongo dans l’espace CEMAC », a-t-elle indiqué, enfonçant le clou pour servir que « ce sommet renforce davantage la conviction des Gabonais de l’incapacité d’Ali Bongo à diriger le Gabon depuis qu’il a été victime d’un accident vasculaire cérébral le 24 octobre 2018 ». Armele Yembi Yembi, voulant justifier l’incapacité du Président gabonais, convoque « la différence notable entre la signature apposée par Ali Bongo Ondimba sur le communiqué final des travaux de la CEAC et celle qui apparaît sur les autres actes récents réputés signés de lui ».
Pour la porte-parole de Jean Ping, « il s’agit là manifestement de faux, un des indicateurs les plus visibles qui vient s’ajouter à la multiplication d’actes d’imposture à la tête de l’Etat et aux forts soupçons d’utilisation de sosies pendant plusieurs mois, dans un contexte général d’usurpation, depuis 2016. Toute chose conduisant à évoquer la haute trahison ». L’évolution de la signature d’Ali Bongo, est-ce la conséquence de l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime, ou l’œuvre d’un sosie du dirigeant logé au palais de Libreville ? Mystère.
Il s’agit, dans tous les cas, de graves accusations portées à l’encontre du chef de l’Etat du Gabon dont le porte-parole, Jessye Ella Ekogha notamment, doit faire face à la presse, ce lundi 23 décembre 2019, à 14 heures. Pour dire quoi ? Tous les regards sont tournés vers la présidence de la République gabonaises.