Gabon : Ali Bongo absent, Jean Ping prépare son coup… d’Etat


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L'opposant gabonais Jean Ping
L'opposant gabonais Jean Ping

Au Gabon, des pro-Jean Ping ont appelé la population à un grand meeting, à Libreville, pour exiger la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, artisan de la modification de la Constitution ayant permis à Ali Bongo, absent du pays depuis près d’un mois, d’assurer ses arrières.

L’opposant gabonais Jean Ping revient à la charge, cette fois, par procuration. En effet, la Coalition pour la nouvelle République (CNR), un regroupement de partis et personnalités proches de l’opposant Jean Ping, a, dans un communiqué, appelé la population à un grand meeting. Ce rassemblement, prévu ce vendredi 23 novembre 2018 à Libreville, a pour objectif d’exiger la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo. Première étape fondamentale pour remettre en cause les décisions prises par l’institution, notamment le maintien d’Ali Bongo au pouvoir.

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En effet, le mercredi 14 novembre 2018, la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, sur requête du Premier ministre, avait indiqué  qu’« en cas d’indisponibilité temporaire du Président, certaines fonctions peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre ». Permettant ainsi d’éviter la vacance du pouvoir. L’enjeu était que s’il y avait vacance du pouvoir, la présidente du Sénat devrait assurer un intérim avant l’organisation d’une élection présidentielle, dans un délai maximum de 60 jours. Ce que Marie-Madeleine Mborantsuo a évité.

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Cette nouvelle posture des pro-Jean Ping intervient au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle de revisiter l’article 13 de la Constitution en ajoutant un alinéa donnant droit au vice-président de la République de présider le Conseil des ministres en l’absence du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. L’opposition estime que la Cour constitutionnelle s’est arrogée des pouvoirs qui ne lui sont pas dévolus par la Constitution. Estimant que seuls le gouvernement, le Parlement et le peuple souverain à travers le référendum, ont la prérogative de modifier la loi fondamentale.

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Pour rappel, le 3 novembre dernier, Jean Ping appelait le peuple gabonais au rassemblement. L’opposant avait livré son message dans un décor très solennel : Hymne national, drapeau tricolore, armoiries nationales et costume cravate.  « En ma qualité de président de la République élu (…) je vous invite aujourd’hui au rassemblement », avait lancé l’opposant à ses « chers compatriotes ».

Ali Bongo Ondimba est actuellement interné dans un hôpital à Riyad, en Arabie Saoudite. Selon des informations de Jeune Afrique, le dirigeant gabonais pourrait quitter incessamment Riyad pour Londres, en Grande-Bretagne.

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