Les prisonniers se sont soulevés ce jeudi matin à la prison centrale de Libreville, en vue de protester contre leurs conditions de détention. Deux d’entre eux auraient réussi à prendre le large.
Soulèvement des détenus, bruits de détonation des bombes lacrymogènes, embouteillages sur la voie publique et mouvement rapide des éléments des forces de l’ordre pour mettre la situation sous contrôle. Puis l’arrivée de la ministre de la Justice, Ida Reteno à la prison centrale. C’est le résumé des événements, qui ont eu lieu ce jeudi matin dans le plus grand établissement pénitencier de Libreville, où les prisonniers ont organisé un mouvement d’humeur.
« Les prisonniers réclament de meilleures conditions de détention, le respect de leurs droits et dignité, ainsi qu’une bonne alimentation », a déclaré une source proche des parents d’un prisonnier, contacté par Afrik.com. « Depuis quelques jours, plusieurs centaines de prisonniers font la grève de la faim dans le même établissement, afin d’attirer l’attention des autorités de Libreville sur leurs mauvaises conditions d’incarcération. Selon nos sources, le mouvement d’humeur de ce jeudi matin est parti du quartier « Chine populaire », avant de gagner tous les quartiers de la prison centrale.
La ministre de la Justice, Ida Reteno est venue sur les lieux en fin de matinée et, selon le général Mandza Mohamed Charif, commandant en chef de la sécurité pénitentiaire, interviewé par Afrik.com, la situation est déjà sous contrôle. « Il n’y a pas eu de coups de feu. Les prisonniers ont organisé un mouvement d’humeur et les agents ont fait leur travail, sans aucune violence, en vue de ramener l’ordre dans la maison. Des réformes ont été engagées pour assainir le milieu carcéral et certaines règles mises en place dérangent un certain ordre établi par les détenus. Les prisonniers ont des droits, mais ils doivent aussi accepter leurs obligations », a souligné le commandant en chef de la sécurité pénitentiaire.
La prison centrale de Libreville a été construite il y a plus de 50 ans pour recevoir environ 300 prisonniers. Mais aujourd’hui, près de 2 000 détenus vivent dans cet établissement. D’où la nécessité de construire une autre prison à Libreville, afin de désengorger la maison d’arrêt et de correction « Sans Famille ».