Dossier guerre de l’Est de la RDC. Au regard de l’échec du processus de paix et des opérations militaires conjointe RDC – Rwanda – MONUSCO et nécessité de la tenue prochaine d’élections crédibles et véritablement démocratique.
A leurs Excellences
– Monsieur Nicolas SARKOZY,
Président de la République française,
Président en exercice de G8 et G20
à PARIS (France).-
– Monsieur Barack OBAMA,
Président des Etats-Unis d’Amérique
à WASHINGTON DC (USA).-
Excellences,
En présentant la Feuille de route de la Présidence française du G8 et du G20 pour l’année 2011, à l’occasion de la cérémonie de présentation de ses voeux au Corps Diplomatique et à la presse, le Président Nicolas Sarkozy avait déclaré votre détermination à faire du traitement des dossiers africains brûlants et de la résolution des crises politiques qu’ils comportent la priorité de son mandat.
Si, dans cette optique, la crise ivoirienne consécutive à l’ampleur de la contestation électorale, la prise des otages français dans le monde, les révolutions de jasmin et du printemps arabe, notamment en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie, ont été, à l’évidence, des sujets dont vous vous êtes occupés en priorité, le dossier congolais de la Guerre de l’Est, qui a déjà coûté la vie à plusieurs millions de personnes – six, au bas mot – comme aucune autre guerre d’indépendance, coloniale, mondiale ou de libération, ni aucun Génocide, arménien, rwandais ou autre, ne l’ont fait, devrait, à mon humble avis – qui est également celui des millions des survivants Congolais de cette hécatombe – retenir votre meilleure attention, surtout en cette période critique précédant les imminentes élections présidentielle et législatives présentées, de bonne foi ou par cynisme, comme démocratiques et inclusives, en République Démocratique du Congo (R.D.C.), mon pays!
Il est en effet étonnant, et autrement plus désarçonnant, Messieurs les Présidents, que, dans cette crise congolaise, la voix, les appels, les pleurs, les plaintes des victimes congolaises innocentes criant leur amertume et leur ras-le-bol et dénonçant, à juste-titre, le projet de balkanisation de la R.D.C. en cours de réalisation à travers l’occupation barbare de leur territoire, les enlèvements, les atrocités, les meurtres, les assassinats, les viols, les pillages des minerais et d’autres richesses, les destructions, les incendies des maisons, des villages, des champs et du bétail, tant de violations massives des droits de l’homme, de traitements inhumains et dégradants et de crimes contre l’humanité qu’au nom de la démocratie, elles subissent quotidiennement, n’aient jamais donné lieu à la protection sincère et à la justice que l’Etat congolais et les populations victimes de l’injuste guerre étaient et sont toujours en droit d’attendre des institutions internationales compétentes que vous êtes seuls en mesure d’actionner!
Jamais, les massacres, les pillages et les violations massives des droits de l’homme, perpétrés contre la R.D.C. et le peuple congolais, n’ont donné lieu à des sanctions condamnant leurs les auteurs bien identifiés et bien connus de tous ni à autant d’attention, de commisération et de protection dont, je cite par exemple, la minorité rwandaise, le Génocide des Tutsi rwandais, d’hier à aujourd’hui, comme actuellement les « rebelles » libyens, ont eu droit et continuent à bénéficier de la part des dirigeantsdes Grandes Puissances, de l’Organisation mondiale et de ses institutions spécialisées!
Et pourtant le Génocide rwandais, pour ne parler que de ce crime analogue à celui, sans autre pareil, qui continue à faire impunément des ravages et des victimes innocentes, en R.D.C., en violation systématique et scandaleuse des droits humains, fut et est toujours la conséquence directe des violences, certes tout aussi graves, mais d’une crise politique interethnique rwando-rwandaise qui n’avait aucun lien avec la R.D.C. ni avec son peuple! Mais, qui pour des raisons d’hégémonie et de stratégie d’un autre temps, esclavagistes, coloniales, économiques et mafieuses, a curieusement été abusivement exportée en R.D.C. avec la complicité des certains pays membres du Conseil de Sécurité!
Excellences,
Ainsi exportée en R.D.C., cette crise fratricide rwando-rwandaise, a d’abord été une occasion pour des ressortissants tutsi et hutu ingrats, bénéficiant de l’hospitalité que leur avait indistinctement offert ce pays, de se régler leurs comptes sur le sol congolais et de se retourner ensuite contre lui et son peuple! Puis, sans ménagement ni remords, elle y a servi de passe-droit au Président rwandais, le Général Paul Kagame et à ses troupes de l’Armée Populaire du Rwanda (A.P.R.) pour commettre des méfaits d’une guerre injuste, aux relents coloniaux et racistes, curieusement toléré par la Communauté des décideurs internationaux se présentant pourtant par moment comme des vrais défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie et garants de la paix dans le monde en ces années charnières du 20ème et du 21ème siècles!
Oui, exportée dans mon pays, spécialement sur les terres qui m’ont vu naître, à l’Est de la R.D.C., la crise rwandaise a ainsi déstabilisé l’Etat congolais et martyrisé tout le peuple congolais, puis a été récupérée par une meute de contrebandiers et de mafieux qui y ont installé des réseaux criminels de tous bords au service des Etats voyous en vue d’y entretenir l’instabilité, d’y opérer le noyautage et l’infiltration des institutions et des services de sécurité congolaises par des hordes des Etrangers dans le seul but d’y perpétuer la dépendance, d’y exploiter illicitement les gisements les plus riches des minerais les plus recherchés de l’ex-Zaïre, comme l’or, le colombo et le tantale (dits coltan), l’uranium, le niobium, le zirconium, le béryllium, le wolfram, le diamant… et le bois le plus précieux de ses forêts, sous la barbe des Puissances de la Communautéinternationale, hypocritement médusée, mais complètement complaisante et complice, dont le silence et l’absence des sanctions pénales, politiques et économiques individuelles ou collectives, leur garantissent l’impunité et leur donnent des ailes pour continuer à piller, à massacrer et à affliger les populations congolaises en violation des dispositions du droit international!
Excellences Messieurs les Présidents,
Pour plusieurs raisons dont je m’en vais vous dire un mot plus loin, la poursuite de la Guerre de l’Est en R.D.C. s’avère ainsi, aux yeux de mes Compatriotes, comme étant au service d’un nouvel ordre international colonial, du temps des caravanes des marchands d’esclaves ou des va-t-en guerre d’avant la création de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) et la proclamation universelle des Droits de l’Homme et des Peuples! Un ordre international d’une époque révolue! Celle où le Roi Léopold II pouvait se permettre de soumettre, par des fouets et des lianes pleins de sang, des Noirs, par lui considérés comme des sauvages, et les obliger à produire du caoutchouc, du coton, du bois et des minerais uniquement à son compte personnel, et où Hitler pouvait disposer du droit de vie ou de mort ou plutôt du droit de tuer, de massacrer et de commettre le Génocide du peuple juif ou autre sans qu’aucune règle ni aucune institution internationales établies ne l’en empêchent!
Messieurs les Présidents,
Et là où le bât blesse, c’est quand je vois aujourd’hui des dirigeants des Puissances comme les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la France, la Grande Bretagne, l’Italie, le Japon, l’Allemagne et la Chine, refusant d’assister tout un peuple et des Civils en danger, se complaire dans le silence et l’inaction et demeurer bras croisés, regardant comme gagnés par la gangrène, à ne rien faire devant des destructions, des pillages, des violences, des atrocités et des drames aussi horribles et face aux situations aussi calamiteuses et apocalyptiques que ceux et celles qui avaient révolté les consciences humaines durant la période d’avant la Guerre mondiale de 1939 à 1945, et qui avaient convaincu vos vaillants prédécesseurs, les dirigeants des Nations modernes les plus puissantes d’alors, de convenir de la création de l’O.N.U. et de son Conseil de Sécurité aujourd’hui dévoyés de leurs missions premières de prévention des conflits et du maintien de la paix dans le monde! Incompétence ou incapacité? Ou alors incapacité de surmonter et de dépasser les pesanteurs de la crise économique et de la dette des Puissances occidentales au regard de l’exigence nationale?
Excellences Messieurs les Présidents,
C’est pour redorer le blason terni de l’Organisation mondiale, lui redonner son crédit, la remettre au milieu du village et mettre fin, avant les prochaines élections générales, aux torpeurs qui vous maintiennent dans l’inaction, apparemment insensibles aux malheurs et aux cris de détresse des Citoyens et du peuple de la R.D.C., que je vous convie!
Le peuple congolais, comme tous les peuples du monde épris de paix et de justice, a besoin de la vraie paix et d’une sécurité réelle. Il a besoin et aspire, de ce fait, à la démocratie! Non pas à une »démocrature », c’est-à-dire à une « démocratie de façade », dont ne peut s’accommoder aucun de vos pays ni aucun autre au monde, même pas le Rwanda! Si bien qu’il me paraît, à moi comme à vous, absolument indécent, cynique et immoral de vouloir organiser, dans un pays sortant prétendument de la guerre, des élections, vaille que vaille, pour couvrir les abus de la Communauté internationale dans la gestion du conflit inutile créé de toutes pièces dans la région des Grands Lacs africains, couvrir les insuffisances et les turpitudes du pouvoir en place ou couvrir les exactions, les violations massives des droits de l’homme, les crimes contre l’humanité et les velléités rwandaises et ougandaises d’occupation de certaines parties du territoire national congolais!
A telle enseigne qu’organiser des élections dans le flou artistique actuel serait à juste-titre perçu comme une manière ou une autre de cautionner et de consolider la création d’un « hutuland » et debalkanisation de la R.D.C. afin de permettre au Rwanda de s’approprier des riches Concessions minières de l’Est et de s’assurer indûment le contrôle de l’exploitation des minerais congolais et leur commercialisation dans le monde, comme il le fait maintenant!
Excellences,
Il s’agit, en vous demandant d’intervenir avec diligence en actionnant les mécanismes appropriés pour sauver et crédibiliser le processus électoral en cours en R.D.C., d’engager une action internationale pour permettre aux acteurs politiques congolais, au Gouvernement congolais et à la Commission Electorale Nationale Indépendante (C.E.N.I.) de disposer du temps minimum nécessaire à l’harmonisation de leurs vues pour que les élections à venir soient bien organisées et se tiennent dans le strict respect des règles en la matière et en toute sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
Dans la situation post-conflit actuelle, les politiques congolais donneront la preuve de leur naïveté et de leur irresponsabilité maintes fois décriées s’ils acceptent de tenir des élections en ce moment où près de deux millions des Nationaux, leurs compatriotes, vivent hors de chez eux dans la précarité, sans protection ni assistance gouvernementale, en situation de déplacés comme des réfugiés dans leur propre pays, loin de leurs terres, de leurs villages, de leurs localités, de leurs maisons, de leurs champs et de leurs bétails!
Au lieu de se précipiter à organiser des élections à un tour, il eut été mieux pour le Gouvernement et la M.O.N.U.S.CO. de commencer par déloger et obliger les forces négatives des rebelles rwandais à retourner d’où elles étaient venues afin que les déplacés congolais retrouvent leurs villages et leurs habitations, recommencent à jouir de leurs biens et de leurs droits civiques et puissent enfin participer aux opérations électorales dans l’ordre et la sécurité.
Car, c’est en préparant les élections dans la sérénité, dans la paix, la transparence et le strict respect des principes de liberté, d’égalité et de justice, que l’on peut savoir qui est Congolais et qui ne l’est pas, qui est éligible et qui ne l’est pas, que nous pourrons parvenir à extirper tous les éléments nocifs concourant à troubler les Congolais dans la jouissance de leurs droits civiques et politiques et de leurs libertés fondamentales, et que nous pourrons installer en R.D.C. une démocratie crédible, digne et véritable!
Il y a donc lieu et urgence, aujourd’hui, pour que dès maintenant, sous la présidence actuelle du G8 et du G20, se mobilise enfin la Communauté internationale et qu’elle s’engage aussitôt, sans délai ni faux-fuyants, à mettre fin, avant les élections, aux désordres et à la pourriture de la situation présente que, par sa complaisance, par son laisser-faire, elle a avait laissé se développer et qui avaient permis aux forces négatives et de déstabilisation de la R.D.C. d’atteindre les sommets de la cruauté au point d’amorcer leur occupation du territoire national congolais dans le sillage de la plus importante Mission de paix de l’O.N.U.!
Excellences,
Que pour cela, un report des élections soit envisagé, ce ne serait qu’à bon escient et de bon droit pour permettre d’organiser des élections libres, justes, indépendantes, transparentes, impartiales et non exclusives conformément aux dispositions pertinentes dela Charte des Nations Unies, des Conventions internationales et des différents instruments juridiques internationaux appropriés.
Car, dit le fabuliste français, Jean de la Fontaine, « rien ne sert de courir, il faut partir à temps »! Et je ne le dirai jamais assez, c’est maintenant le moment d’agir efficacement pour prévenir la contestation post-électorale et ses conséquences fâcheuses et inattendues en faisant comme Barack Obama! Lui qui, ayant appris de la sagesse de ses vieux parents d’outre-Atlantique que »to plan, a head » (gouverner, c’est prévoir), vient de nous en administrer la démonstration à l’annonce du passage le long des côtes newyorkaises de la meurtrière tempête Irène! Face au danger et aux conséquences imprévisibles de celle-ci, il n’a pas hésité d’interrompre ses vacances et s’est aussitôt mis à inviter ses compatriotes américains à bien se préparer pour mieux se prémunir contre les éventuels dégâts de cette catastrophe naturelle!
Ma foi, dans la situation cacophonique et chaotique actuelle, savamment orchestrée et entretenue par ses pyromanes qui sont en même temps ses propres sapeurs-pompiers, nous, Congolais, n’avons plus d’yeux que vers vous pour nous dépêtrer de notre situation actuelle! Peu importe que, pour résoudre cette équation, nous soyons tous amenés à postposer nos élections pour six à douze mois au lieu d’accorder un nouveau mandat de cinq ans pour permettre aux étrangers et à ceux d’entre nous qui les soutiennent ou servent uniquement leurs intérêts à parachever la réalisation de leurs contrats secrets et de leurs agendas cachés!
Voilà pourquoi, nous demandons que la Communauté internationale, usant cette fois à notre demande du droit d’ingérence humanitaire, nous aide à clarifier la situation actuelle de notre pays, avant la tenue des prochaines élections.
Messieurs les Présidents,
Ce premier et dernier report est pour nous le prix à payer pour nous permettre d’organiser des élections véritablement apaisées, inclusives, indépendantes et démocratiques, dans le respect des repères, en toute responsabilité et pour notre libération!
Car, nous croyons dur comme fer que sans de nouveaux signes et de nouveaux gages de stabilité et de respect de l’intégrité de notre territoire, de notre indépendance et de notre souveraineté nationales, il n’y aura pas dans notre pays, de démocratie qui vaille! Et nous savons très bien qu’organisées dans l’opacité et les conditions actuelles, les prochaines élections générales ne seront qu’un leurre! Un trompe-l’oeil, une nouvelle mascarade, dont l’objectif majeur serait de valider la réalisation en cours des agendas cachés contre notre bon vouloir, contre nos intérêts et contre notre souveraineté!
En d’autres mots, nous ne voulons plus d’élections bidons, organisées pour blanchir des criminels impunis, faire le lit de la recolonisation du Kivu ou de son annexion au Rwanda, remettre en selles les prédateurs impénitents et leur donner bonne conscience au moment où l’exploitation de nos richesses fait l’objet des tractations entre des vautours, assoiffés de notre sang et de notre chair, et des charognards qui se contenteront de nos restes! Nous ne voulons plus d’élections bidons, organisées comme une distraction, en laissant de côté des préalables de fond, pour propulser au pouvoir des opportunistes invétérés, des hommes et des femmes sans propositions concrètes pour résoudre la crise et réaliser la réconciliation, des naïfs, sans ambition nationale, sans idéal ni projet de société cohérent pour la réhabilitation de l’Etat, la reconstruction du pays et la mise en route du développement national, régional et local!
Excellences Messieurs les Présidents,
Face, en effet, à la vaste étendue du mal, des tragédies que, profitant de notre pauvreté, de notre misère, de l’ignorance et de la sous-information de la majorité de notre population, de l’ignorance et de l’incompétence tout à fait généralisées de nos dirigeants, certaines Puissances et leurs suppôts qui ont infiltré nos rangs ne cessent de nous faire subir, nous ne voulons pas aller aux élections comme des aveugles et des malentendants irresponsables alors que les préalables à un processus électoral crédible et classique ne sont pas mis en place!
Comment ne pas entendre nos cris, ne pas voler à notre secours pour nous protéger dans notre pays, protéger nos femmes des viols et des agressions sexuelles, protéger nos richesses et tous nos biens, nous aider à restaurer l’ordre et une paix durables et souscrire enfin à notre proposition? Les Spoliés, les Massacrés, les Opprimés, les Résistants, et les vrais démocrates, victimes des génocides autres que rwandais et juif, n’ont-ils pas droit à la vie, à la protection et à la solidarité internationales?
Dans un pays, la R.D.C., où la gestion de la collectivité se fait par amateurisme et par défi, un pays où sévit la mauvaise gouvernance, où plus de 80% des exportations des minerais provenant de l’exploitation illicite et frauduleuse échappent au contrôle de l’Etat et où sévit une grave crise humanitaire et sociale sans précédente, un pays dans lequel n’ont pas été éradiquées l’incurie, la corruption, l’insécurité, l’injustice, la chasse aux sorcières, les assassinats, les viols et les pillages, un pays dans lequel le déplacement des populations hors de leurs terroirs est toléré et se poursuit, où ceux-ci vivent comme des « Sans Domicile Fixe » (S.D.F.), abandonnés à leur triste sort, sans assistance ni protection aucune, à la merci des attaques répétitives des vrais et faux F.D.L.R., un pays où la protection des droits et libertés fondamentales des Citoyens n’a jamais fait l’objet des préoccupations réelles des services publics ni des institutions publiques, infiltrées à dessein par des cadres considérés par la majorité des Congolais comme des Etrangers au service des intérêts manifestement étrangers à ceux des Nationaux, un pays, enfin, où des représentants et des agents de la Communauté internationale chargés de restaurer et de la mission de préservation de la paix sont souvent surpris en flagrant et scandaleux délit de complicité avec les pilleurs des richesses et les bourreaux des populations civiles congolaises qu’ils sont censés protéger, l’organisation à la sauvette, dans la confusion et la précipitation, des élections, mal préparées et exclusives, dans des territoires sous occupation militaire étrangère, ne peut donner lieu à des résultats crédibles et opposables à tous!
Pire, dans la situation actuelle de la R.D.C., où le Gouvernement en place s’est abstenu, durant toute la mandature de cinq années qui s’achève, de réaliser le recensement administratif et l’identification des Nationaux ou des Etrangers dans aucune des entités territoriales administratives et où n’existe pas de carte d’identité nationale ni une simple carte de résident, comment peut-on accorder la moindre crédibilité aux élections programmées pour le mois de novembre 2011, c’est-à-dire dans moins de trois mois?
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Messieurs les Présidents,
A mon sens, même adoptées et endossées par une poignée de vrais et faux Nationaux, puisqu’ils sont légion, et même reconnues pour des raisons évidentes par l’O.N.U. et les dirigeants de la Communauté internationale sur la base des rapports biaisés de leurs représentants, ces élections ne peuvent, en tout cas pas, fonder une démocratie crédible, classique, si ce n’est qu’une parodie de démocratie pour faire semblant et se donner bonne conscience après tant de gâchis! Et nous savons que des élections, ainsi organisées, susceptibles d’être contestées et de provoquer la colère du peuple aux conséquences fâcheuses prévisibles, ne peuvent pas non plus conduire à une issue favorable ni à une solution adéquate, juste, responsable et durable, plus ou moins définitive de la crise actuelle aussi bien en R.D.C. que dans la région des Grands Lacs africains!
C’est pourquoi, il est impérieux, aujourd’hui, que tout le monde, Nationaux comme Etrangers, appréhende l’urgence et la nécessité de libérer les prochaines élections de toutes les pesanteurs qui en font une voie ou un instrument de confirmation de « la mal gouvernance » congolaise actuelle et les empêchent de s’inscrire raisonnablement dans la perspective positive de la résolution de la crise congolaise qui, en dix-sept ans depuis l’accueil, pour des raisons humanitaires, des auteurs et des rescapés tutsi et hutu du conflit fratricide rwando-rwandais chez nous, n’a que trop duré.
Excellences,
C’est ici le lieu de vous rappeler un certain nombre des faits récents qui justifient la présente démarche que j’effectue auprès de vous, d’abord en tant que Congolais épris de paix, de justice et de liberté, profondément atteint, dans mon âme, ma chair et mes os, ployant sous les affres de l’injuste Guerre de l’Est,scandalisé par l’immoralité dans laquelle évolue le monde et baignent les décideurs internationaux aujourd’hui, et ensuite en tant qu’Homme politique et Homme d’Etat, à savoir: Président du Collège des Membres Fondateurs du Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R.), parti cher au défunt Président de la République du Zaïre, le Maréchal MOBUTU SESE SEKO, de droit Président de ce parti, conformément à l’Arrêt n° 751/2006de la Cour Suprême de Justice de la R.D.C., Leader abusivement exclu par le pouvoir des anciens belligérants des Elections de 2006, cependant dites libres, indépendantes, démocratiques et inclusives, Ancien Secrétaire d’Etat, Ancien Vice-Ministre et Ancien Ministre des Affaires Etrangères, Natif, Notable et l’un des Leaders authentiques de l’ancienne Province du Kivu,c’est-à-dire des actuelles Provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema, et Titulaire des droits miniers les plus malmenés et non protégés dans plusieurs territoires de ces provinces, notamment dans ceux de Walikale, de Pangi, de Mwenga et de Shabunda dont je suis originaire, ce pourquoi je crie justice, en général au nom des populations congolaises meurtries et sans voix vivant dans mon patelin, dans mon territoire, dans ma Province, en un mot, dans mon pays, et en particulier au nom des membres de mon parti dont certains s’étaient vus obligés de se présenter comme des indépendants lors desdites élections de 2006!
Excellences Messieurs les Présidents,
Rappelons-nous, parce que nous ne sommes pas amnésiques, malvoyants ou ignorants, des dossiers, certes sensibles, mais graves et accablants, requérant une attention particulière et un traitement juste et urgent pour garantir la participation équitable de tous aux prochaines consultations politiques et électorales, et pour restaurer et maintenir l’ordre et la paix avant et pendant les élections! De ces dossiers qui sont maintenant rangés dans les placards des bureaux des dirigeants congolais et de la Communauté internationale et d’autres problèmes cruciaux aujourd’hui rejetés dans les oubliettes, pour des raisons connues seulement d’eux, je me limite à rappeler:
la promesse non tenue du Président de la République, Chef de l’Etat, faite le 31 janvier 2009 au Palais du Peuple, assurant au peuple congolais et à l’opinion internationale que son « objectif dans le Nord et le Sud-Kivu, c’est le retour des populations déplacées, la restauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité »;
la Requête en annulation introduite par le GROUPE N’DOBA SPRL contre la R.D.C., représentée par le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux et le Ministre des Mines, et contre le Cadastre minier, reçue et enregistrée au Greffe de la Cour Suprême de Justice et enregistrée sous le n° 950/2007, par laquelle mon entreprise sollicitait de la censure de la Haute Cour l’annulation de l’Accord de Règlement Amiable conclu le 18 avril 2002 entre la R.D.C. et Banro Corporation, une multinationale de droit canadien impliquée dans l’exploitation illicite des minerais de la majorité des Concessions minières du GROUPE N’DOBA SPRL, dans l’occupation de celles-ci par des vrais et faux éléments du Front Démocratique pour la Libération du Rwanda (F.D.L.R.) et dans le financement de la Guerre de l’Est qui a déjà fait plus de 6.000.000 (six millions) de victimesdont la mort et les massacres n’émeuvent toujours pas ceux qui ont commanditée la guerre ni ceux qui se chargent ou sont chargés de veiller sur le maintien de la paix et la bonne tenue de l’ordre international conformément à l’idéal de La Charte des Nations Unies;
le Rapport du Sénat belge du 05 mai 2010 établissant clairement l’implication du Royaume de Belgique dans l’exploitation illicite des minerais à l’Est de la R.D.C. allant jusqu’à qualifier la Belgique de « plaque tournante des minerais du sang »;
le Rapport du Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre 1993 et juin 2003 sur le territoire de la R.D.C. et mettant en cause plusieurs personnalités politiques, actuellement au pouvoir ou non, de nationalité congolaise d’origine ou par acquisition régulière ou irrégulière, et des opérateurs économiques nationaux ou étrangers, rapport accablant qui avait été précédé par un autre, tout aussi accablant, dit Rapport du Panel de l’ONU sur les pillages des minerais et les atrocités commis principalement à l’Est de la R.D.C., en fait deux rapports dont les faits dénoncés n’ont, à ce jour, jamais été suivis d’une quelconque action internationale vigoureuse de nature à dissuader leurs auteurs de poursuivre sans désemparer leur sale et inhumaine besogne;
le constat de la résurgence de l’insécurité, depuis le mois de février 2011, par des activistes du réseau de défense des droits de l’homme au Sud-Kivu, au regard de nombreux cas d’enlèvements, d’intolérance politique, de tueries, d’arrestations et de détentions arbitraires, de vols, de viols, etc., et au Nord-Kivu, comme au Sud-Kivu, de l’absence de l’Etat au regard notamment de sa léthargie et de son impuissance face aux exactions, aux pillages, aux attaques et aux déplacements de populations à charge des F.D.L.R. et des F.A.R.D.C.;
l’implication étrangère, en mars 2011, notamment d’un Américain, d’un Français et de deux Nigérians, arrêtés à Goma, le 03 février 2011, à bord d’un avion immatriculé aux Etats-Unis d’Amérique, venu d’un paradis fiscal, probablement de la Grande Bermudes, en passant par Abuja au Nigéria, et immobilisé à l’aéroport de Goma, au Nord-Kivu, dans des opérations d’achat et de trafic illicites d’or auprès d’un officier général des FARDC, Bosco Ntaganda, ancien militaire du Congrès National pour la Défense des Peuples (C.N.D.P.) du Général Laurent Nkundabatware, recherché par la Cour Pénale Internationale(C.P.I.), opérant actuellement dans les Concessions minières de Walikale, au moment-même où le Chef de l’Etat du Rwanda, le Général Paul Kagame, se réjouissait du transit des trafiquants des minerais dans son pays et déclarait qu' »il n’y a aucune raison de refuser des personnes qui apportent de l’argent et des minerais » chez lui, encourageant ainsi le pillage et l’exploitation illicite des matières premières du Congo par d’anciens militaires du C.N.D.P. en complicité avec d’autres étrangers! D’où leur refus des permutations de leurs bastions de l’Est que le pouvoir de Kinshasa avait alors observé, impuissant ou complice, à l’égard de ces anciens rebelles belligérants du Rassemblement des Congolais pour la Démocratie (R..C.D.) et du C.N.D.P. d’origine rwandaise intégrés dans les F.A.R.D.C.;
l’exportation frauduleuse de 2,5 tonnes, soit deux mille cinq cents kilos d’or saisies à Naïrobi, au Kenya, où, selon l’Agence France Presse, le Président de la R.D.C., le Général-Major Joseph KABILA, s’était aussitôt rendu, pour des discussions avec le Président du Kenya, Monsieur Mwai Kibaki, au sujet de cette saisie de la cargaison d’or en provenance de l’Est de la R.D.C. et de l’assassinat qui s’en était suivi de l’enquêteur de l’Office kenyan des impôts qui menait des investigations sur ce trafic illégal des minerais de sang congolais;
une forte présence militaire dans et autour des Concessions minières constatée au mois de mai 2011 dont l’ONG britanniqueGlobal Witness qui l’a confirmée et dénoncée a estimé, étant donné que cette présence était loin d’être une source de sécurisation des ressources naturelles à l’Est de la R.D.C. où elle cause la mort et la désolation et entretient plutôt l’insécurité, qu’il était urgent de démilitariser les mines de l’Est, pour, entre autres, mettre fin au commerce illicite des minerais congolais qui profite au Rwanda qui se complaît dans le chaos que ses troupes ont installé dans les Provinces de l’Est du Congo, et pour y rétablir l’autorité de l’Etat congolais et ainsi permettre à celui-ci de récupérer le contrôle de la partie orientale de la R.D.C.;
l’enlisement de la situation sécuritaire entretenue par des factions militaires venues du Rwanda et de l’Ouganda, qui mettent à sac, brûlent des villages, commettent toutes sortes d’abus et collectent des taxes illégales et qui n’en ont jamais été inquiétées ni par des dirigeants congolais ni par les soldats de paix de la M.O.N.U.S.CO. (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo), alors que ces hordes étrangères ont déjà occasionné, selon le Bureau de la Coordination Humanitaire des Nations Unies (OCHA), le déplacement de plus de 1,7 millions de Civils congolais, fuyant leurs attaques (142 documentées concernant des travailleurs humanitaires rien que pour la période allant de janvier 2010 au 31 mars 2011), hors de leurs lieux d’habitation ordinaire à cette date du 31 mars 2011! Des attaques qui ont souvent donné lieu aux affrontements avec des éléments nationaux des Groupes d’auto-défense populaire dits « mai-mai » qui, prenant en charge la protection de leurs terres et de leurs demeures traditionnelles ordinaires en l’absence de celle de l’Etat et de la M.O.N.U.C. d’abord, puis des F.A.R.D.C. et de la M.O.N.U.S.CO. ensuite, leur opposaient une certaine résistance fort étonnamment combattue par les Forces gouvernementales et onusiennes;
la présence rwandaise en R.D.C., par le Front Démocratique pour la Libération du Rwanda (F.D.L.R.) interposé! Il s’agit d’unmouvement politico-ethnique hutu, comme l’indique son nom, pour la libération et l’instauration de la démocratie au Rwanda actuellement dirigé par la minorité tutsi, membres de l’autre ethnie rwandaise, mouvement qui s’est, par la suite, mué pour cela en une milice constituée d’extrémistes hutu qui ont fui le Rwanda après le Génocide de 1994 ainsi que de membres hutu de l’ancienne armée rwandaise et d’autres hutu déplacés du Rwanda par le pouvoir rwandais actuel! Un mouvement qui, au lieu d’opérer et de se battre aux côtés et avec le concours de leurs frères hutu présents chez eux, sur le sol rwandais, où ils n’ont jamais occupé ni tenté d’occuper le plus petit groupement des huttes ou encore moins un village, au Rwanda, pour justifier leur existence en tant que mouvement de libération politique, s’enfonce chaque jour, en toute impunité, de conquête en conquête, à l’intérieur de la R.D.C., occupant des terres et des villages, pillant des minerais ou les exploitant illicitement, causant des dégâts et des terribles « violences généralisées et systématiques », selon Enough Project, et déplaçant des populations à l’intérieur des territoires de Shabunda, de Mwenga, de Fizi et de Walikale dont cependant aucun n’est même pas frontalier avec le pays, le leur, qu’ils prétendent vouloir libérer et démocratiser;
la transplantation, selon le quotidien Le Potentielparaissant à Kinshasa, qui avait repris l’article de New York Times daté Saturday, May 1, 2010 intitulé The hidden side of the war in South Kivu (la face cachée de la guerre au Sud-Kivu), de la population hutu du Rwanda dans les Provinces du Kivu en République Démocratique du Congo, par le Rwanda à partir de son île d’Iwawa sur le Lac Kivu, où il recrute de force et entraîne des jeunes désoeuvrés prêts à aller à l’assaut des populations autochtones congolaises pour une nouvelle invasion des territoires précités de l’Est dans l’indifférence coupable et complice des autorités de Kinshasa et des responsables de la M.O.N.U.S.CO.;
la poursuite, dans les territoires de Shabunda, de Fizi, de Mwenga et de Kalehe, de l’insécurité et des activités déstabilisatrices par des éléments toujours actifs du F.D.L.R., des Maï-Maï Yakutumba, des F.N.L. (Front National de Libération) et d’autres groupes armés, constatées par la M.O.U.S.CO. et dont le quotidien Le Potentiel a repris les témoignages de son porte-parole, notamment dans ses éditions des 21 et 28 juillet 2011;
la question de la double nationalité, qui avait fait l’objet d’un moratoire décrété par l’Assemblée nationale en 2007, requérant une attention toute particulière concernant les candidats à la magistrature suprême et à la députation, au regard notamment de La Constitution de la République Démocratique du Congo de 2006 qui, en son article 10, dispose que « la nationalité congolaise est une et exclusive » et qu' »elle ne peut être détenue concurremment avec une nationalité étrangère »;
la mise à sac, selon le quotidien Le Potentiel qui a repris, dans son édition récente du 23 août 2011, l’information récemment donnée par la radio de l’O.N.U., radiookapi.net, le déplacement de 9.100 personnes (membres de ma propre famille et de ma tribu) et l’occupation des villages du Groupement des Baliga, mon propre Groupement d’origine, et de la Chefferie des Bakisi, ma propre Chefferie d’origine, dans le territoire de Shabunda, par les rebelles hutu du Rwanda qui y ont érigé des barrières sur le tronçon-routier, yperçoivent des taxes auprès des paisibles Citoyens et, à l’aérodrome local (qui reçoit aussi des avions de la M.O.N.U.S.CO.), des taxes auprès des compagnies privées d’aviation (des petits porteurs) et contrôlent tous les carrés miniers, afin, entre autres, d’accéder aux moyens financiers pouvant les aider à asseoir confortablement leur autorité dans cette partie de la Province du Sud-Kivu;
l’implication de la M.O.N.U.S.CO., après celle de la M.O.N.U.C. qui jouissait pourtant du droit, en vertu du mandat lui conféré par le Conseil de Sécurité d’user de la force, conformément aux dispositions pertinentes du Chapitre VII deLa Charte des Nations Unies, pour empêcher la progression des forces d’agression et d’occupation en R.D.C., sécuriser les populations autochtones locales, les aider à faire face aux affres de la guerre et soulager leurs souffrances, dans la pérennisation de l’insécurité, la criminalisation de l’économie congolaise et l’appauvrissement de la R.D.C.;
les scandales à répétition dont se rendent coupables des fonctionnaires et des forces onusiennes de sécurité dans l’accomplissement de leur mission en Province orientale comme dans les Provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et, dans une certaine mesure, du Maniema, comme l’atteste cette énièmeaffaire de pillage et du trafic illicite des minerais de l’Estde la R.D.C. dont parlent des journaux kinois: l’interception et l’arrestation de l’un des Chauffeurs de la M.O.N.U.S.CO.alors qu’il tentait de traverser la frontière congolo-rwandaise avec à bord de son véhicule une cargaison de plus de 1.200 kilos de cassitérite et de coltan!
le dialogue des sourds et l’absence de compromis entre les partis de l’Opposition et la C.E.N.I., accusée d’actes de tricherie en faveur de la Majorité Présidentielle (M.P.), quirefuse de donner satisfaction aux préoccupations que lui avaient soumises ces partis d’opposition ainsi que des associations et O.N.G. de la Société civile au sujet desirrégularités, déjà constatées sur toute l’étendue du territoire national lors des opérations d’enrôlement des électeurs, à savoir: la « détention des cartes d’électeurs par des enfants mineurs, des policiers et des militaires », la « disparition de certains électeurs enrôlés, des villages et des circonscriptions électorales sur le fichier électoral », la »disparition des C.D., etc. », au sujet desquelles, ils exigeaient du Gouvernement et de la C.E.N.I., la publication, sans délai, pour prévenir la tricherie, du fichier électoral, l’harmonisation du calendrier électoral et le renouvellement du personnel de la C.E.N.I., notamment les superviseurs des centres, la formation et le recyclage des témoins et la définition du profil de ces derniers!
Excellences Messieurs les Présidents,
Comme vous, certainement, je crois que l’importance et la gravité des faits et crimes contenus dans ces dossiers sales qui déshonorent le genre humain et discréditent, de la même manière, le pouvoir de Kinshasa et l’Organisation mondiale, sont telles que je vous convie de pouvoir prendre conscience de tous les scandales qu’ils renferment, de les bien regarder en face, de les voir et de les entendre dans leur dimension profonde d’abîme et de ruine de la société ainsi que des valeurs morales et républicaines dont vous comptez assurément parmi les défenseurs patentés, et de les scruter, non seulement à la lumière des règles établies et de la moralité publique, mais aussi, dans un monde en perdition comme le nôtre, à la lumière de la Parole de Dieu!
Car, et ce de mon humble point de vue, il y a nécessité et urgence d’examiner ces dossiers, de traiter leurs problèmes et de les résoudre, sinon de les réduire au minimum acceptable, afin de prévenir les abus et les influences négatives de toutes les compromissions et des implications scandaleuses ci-haut reprises sur les résultats attendus des prochaines élections!
Tant il est vrai que la participation évidente des autorités civiles et militaires congolaises, de plusieurs Etats voisins et de nombreux sujets étrangers, y compris des Citoyens des Etats puissants, membres du G8 et du G20, et la Mission de paix de l’O.N.U., dans la commission des forfaits et des crimes qui ruinent la R.D.C., l’ensanglantent, endeuillent son peuple et le maintiennent dans le cycle des violences, de l’insécurité et de l’instabilité dans cette période pré-électorale, participation qui complexifie lesdits dossiers et les soustrait de la seule compétence des dirigeants congolais, est honnêtement de nature à hypothéquer la réussite des élections, le retour à une paix durable, l’instauration d’une véritable démocratie, l’avènement d’un Etat de droit et la réalisation d’une réelle réconciliation en R.D.C.
Il va sans dire que dans cette action commune et concertée, il y a, malgré tout, place, particulièrement, pour la M.O.N.U.S.CO., dont le mandat, selon la résolution 1925 du Conseil de Sécurité, consiste à garantir « la protection des civils », et sans nul doute de leurs droits, et à oeuvrer pour « la stabilisation et le renforcement de la paix » en R.D.C.
Pour ce faire, la MONUSCO devrait rapidement être débarrassée de ses brebis galeuses qui, aujourd’hui, la gangrènent et la rendent inopérante, pour que, dans ses interventions futures, elle soit, comme la femme de César, au dessus de tout soupçon!
De telle sorte qu’elle puisse enfin remplir correctement et efficacement l’une des tâches qui lui incombent et que les Congolais attendent d’elle, à savoir: l’éradication, sinon l’allègement, du poids des contre-pouvoir qui entretiennent l’incapacité des dirigeants congolais, déjà incompétents, à faire face aux violences atroces, apparemment sans fin et aux inédites souffrances infligées aux populations autochtones et locales par le fait d’une exploitation minière criminelle et désordonnée! Celle-ci, qui permet aux groupes rebelles étrangers, aux sociétés multinationales ayant acquis illégalement et irrégulièrement des droits miniers, à des membres des Forces Armées de la République Démocratique du Congo et, dans une moindre mesure, aux milices locales de dégager des millions, voire des milliards de dollars du contrôle illégal des mines d’or, d’étain, de tantale (coltan), de tungstène…
Excellences Messieurs les Présidents,
Si, comme j’ai ouï dire, le Président Barack Obama est sincèrement préoccupé par ce qui s’est passé et continue à se passer en R.D.C. et par le spectre de sa balkanisation, et si la Communauté internationale tient vraiment à y instaurer la démocratie, à y jeter les bases d’une coopération saine et mutuellement avantageuse et à y garantir une cohabitation pacifique et responsable entre les Etats et les peuples de la région des Grands Lacs, c’est en rectifiant le tir, en ce moment crucial et propice de la préparation des prochaines élections générales, qu’ensemble nous pouvons y parvenir!
Puissiez-vous donc examiner positivement mon présent appel, en étant attentifs aux malheurs du peuple congolais, pour mettre la R.D.C. et ses millions d’habitants à l’abri des privations de leurs droits inaliénables, des ingérences étrangères et des velléités dictatoriales d’où qu’elles viennent, en les protégeant contre l’injustice, les violations massives des droits de l’homme et des peuples et les crimes contre l’humanité et en mettant fin aux guerres, économiques, d’occupation et de domination à connotation racistes, qui les assaillent de toutes parts et dont ils subissent à chaque instant les affres qui les empêchent de se tourner librement et résolument vers des tâches prioritaires de production, de reconstruction et de développement véritables.
Dans cet espoir, veuillez croire, je vous le prie, Excellences Messieurs les Présidents de la République française et des Etats-Unis d’Amérique, à l’assurance de mes meilleurs sentiments et de mon profond respect.
MUKULUMANYA wa N’GATE ZENDA,
Président du Collège des Membres Fondateurs
et Président du M.P.R.,
Ancien Ministre des Affaires Etrangères