Le Sommet de La Havane, premier du genre, a manifesté la volonté des pays pauvres de prendre part au débat sur le » nouvel ordre économique » et d’y défendre une position commune.
Pour la première fois en trente-quatre ans d’existence, le groupe du G77 (en réalité composé de 133 pays) a tenu, la semaine dernière à La Havane, un véritable Sommet du Sud. Des décisions politiques très importantes en sont sorties, qui témoignent notamment de la volonté des pays pauvres de s’organiser afin de peser sur la formation du » nouvel ordre économique mondial « .
Olusegun Obasanjo, président du Nigeria et président en exercice du G77, a conduit avec Fidel Castro, le président cubain, les travaux des 122 délégations représentées à La Havane. Parmi elles étaient présents une quarantaine de chefs d’Etat. Le G77 a résolu de constituer un directorat politique, en vue de défendre une position commune lors des prochaines négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). D’autre part, M. Obasanjo et Thabo Mbeki, président de l’Afrique du Sud, se rendront ensemble au Japon en juillet, afin d’y défendre le point de vue du Sud au G8.
Annuler la dette ?
Le texte final du sommet du G77 appelle à » restaurer la confiance dans le système commercial multilatéral « . Les pays pauvres ne veulent plus que l’Occident conserve des barrières protectionnistes pour les pays agricoles, alors même que les échanges de technologies, par exemple, sont entièrement libéralisés.
Autre exigence du G77 : l’aide au développement devra être relancée. Surtout, le Sud demande la révision de sa dette extérieure, voire son annulation pour les pays les moins avancés (PMA). En revanche, le Sommet n’a pas suivi Fidel Castro, qui réclamait la » destruction » pure et simple du FMI.