Lors d’une plénière à l’Assemblée nationale mauritanienne, des parlementaires ont demandé que le français soit remplacé par l’arabe qui sera alors la langue officielle et de travail pour le G5 du Sahel.
Créé à Nouakchott à l’initiative du Président Mohamed Ould Abdelaziz, lors du sommet du 15 au 17 février 2014, le G5 Sahel se veut un regroupement de coopération régionale qui se fixe comme objectif une politique de développement et de sécurité pour les cinq pays membres qui en sont les promoteurs. Il comprend : la Mauritanie, le Tchad, le Mali, le Niger et le Burkina-Faso.
Selon les parlementaires mauritaniens, il faut que l’article 3 du pacte constitutif du G5 Sahel, qui fait du français la langue officielle et de travail, soit modifié. « Le français n’est pas la langue initiale des pays du G5 Sahel, mais celle du colon », ont-ils souligné.
Cette démarche des députés mauritaniens arrive 15 mois après qu’un rapport de la commission finance, rédigé en français, ait été déchiré par un de leurs collègues, membre de l’Union pour la République (UPR), parti de la majorité au pouvoir. Ce dernier protestait contre ce rapport présenté en français à l’Assemblée nationale.
La question de la promotion des langues locales est souvent au cœur des débats sur le continent. En 2014, l’Assemblée nationale sénégalaise a officialisé l’entrée des langues locales pour permettre aux députés de s‘exprimer selon leur convenance, en wolof, pular, malinké, Diola et sérère.
A souligner que parmi les cinq pays membres de l’organisation, c’est seulement en Mauritanie et au Tchad que l’arabe est parlé officiellement. Reste à savoir quel sera le point de vue des trois autres face à cette option de remplacer le français par l’arabe.